Confidences [PV]

Confidences

Le bannissement dans cet endroit terrible, avait-il finalement été aussi terrible que ça ? La question que Hel se posait en ce jour était la suivante, était-elle réellement vouée à un sort pire que celui qui avait d’elle la reine de solitude d’un des mondes glaciaux où seuls allaient les morts ? Les jours se ressemblaient, mais ne se ressemblaient ils déjà pas, quand, au bord d’un fleuve, elle veillait à ce que les âmes assemblent un navire fait d’ongles et de cheveux ? Les jours se ressemblaient, mais ne se ressemblaient ils pas alors qu’elle était séparée de ses frères, son père, sa famille entière, régnant sur les âmes de ceux dont Odin, le père de toute chose ne voulait pas ?  Hel s’habituait à la fosse, plus que d’autres divinités, ou d’autres créatures. Ainsi il n’était pas surprenant de la voir prendre ses aises dans les ruines d’une ancienne maison, restant souvent dans le calme de ses pensées, quand elle n’était pas à la traque de ces frères qu’elle n’avait plus vu, ou d’une justice qu’elle tendait à appliquer malgré tout.

Mais si de frères il n’y’avait point, elle avait néanmoins fait quelques rencontres, dont une  qui l’avait plus que toute chose marquée. Si elle avait cru aider une innocente ce jour la contre ces trois barbares ne pensant qu’à la violenter, elle ne s’était pas attendue à tomber sur une gorgone, dont l’existence même était étrangère à sa culture de base. Néanmoins, elle en apprenait toujours davantage Hel, et son havre était ouvert à ceux qui le souhaitaient.  Par un fait d’héroïsme, elle s’était ainsi fait une amie, et depuis plusieurs siècles maintenant elles échangaient quelques dialogues, informations, profitant l’une et l’autre de leurs presences respectives. Tout allait bien.

Les yeux rivés vers ce ciel de feu, elle esquissa un sourire en entendant le portail métallique cassé grincer au milieu de cet ersatz de jardin. Dans quelques minutes, dans quelques pas, quelqu’un viendrait à ses cotés, et néanmoins elle ne bougeait pas. Ils n’étaient pas nombreux ceux qui se rapprochaient de la demeure de l’ancienne reine des morts scandinaves, et encore moins à savoir qu’elle avait fait sien son domaine.  Alors elle bougea, légèrement, juste assez pour laisser à la gorgone la place de s’installer à ses cotés sur la banquette, esquissant un doux sourire au contact sur sa joue. « Il me prevenait de l’arrivée d’une amie. » Ce n’était pas vrai bien sur, mais c’était les tentatives de Hel d’alleger cette atmosphère. Les choses étaient ainsi, la déesse se sentait bien avec Meduse, elle était plus légère, plus douce, loin de cette glaciale souveraine, qui au fond, ne lui manquait pas vraiment.  S’installant mieux sur la vieille banquette elle regarda son amie, plongeant ses yeux presque acier dans ceux plus doux de la gorgone qui lui posait une question. « Non, quelques fois je me dis qu’il me faudrait partir d’ici pour tenter de nouveaux lieux, de nouvelles rencontres. » Jör et Fenrir lui manquaient, elle ne le cacherait pas. Son père également. Bien qu’elle se demande si le dieu de la fourbe et du mensonge n’ait pas réussi à echapper à cette cruelle malediction.  Ses pensées se perdirent quelques instants, mais c’est avec un tendre sourire pour Meduse qu’elle repris. « Mais j’aime cet endroit et la tranquilité qu’il induit. Notre solitude est plus douce partagée par nous deux. » Elle qui n’avait eu qu’un royaume de morts était satisfaite d’avoir à ses cotés une amie, une alliée. « Dois-je en déduire que toi non plus, tu n’as vu personne ici bas ? »
 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

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Enfin, la Gorgone était la, et la déesse des morts, déesse de rien du tout, lui offrit un de ses doux sourires. Il y’avait dans la présence de la blonde un voile de paix qui se posait sur les ruines qu’elle avait l’impression de hanter. Il était agréable de sentir une amie présente à ses cotés, et c’était avec un plaisir qu’elle ne dissimulait plus qu’Hel accueillait à chaque fois Meduse. C’était avec ce même plaisir qu’elle remarquait qu’il y’avait des habitudes qu’elles prenaient toutes les deux, et l’éternité semblait moins oppressante en sa bonne compagnie. Alors oui, elle n’avait pas de mal à lui laisser de la place sur le canapé qu’elle occupait, et c’est même avec un sourire qu’elle l’acceuillait. Un sourire et des mots qui notaient son plaisir de la revoir. Elle était une amie fidèle pour Hel, elle était une présence rassurante, et si Meduse regardait bien ses yeux cette fois encore, leur bleu glacial témoignait de son affection pour elle.

Des questions eurent des reponses, d’autres questions furent posées, et comme toujours Hel repondait sans mensonge à sa compagnie. Elles étaient dans le desert de la Fosse, dans une zone où les âmes qui pouvaient passer ne restaient jamais longtemps. Peut être avaient ils peur d’elles deux, elles étaient un duo dont les réputations pouvaient être terrifiantes après tout. Peut être tout simplement d’autres endroits possédaient ils comme le disait un vieux dicton, de l’herbe bien plus verte. Les faits étaient la, Hel appréciait l’endroit où elles s’étaient trouvées. Quelques fois il lui arrivait de passer devant cet endroit où une flèche s’était incrustée dans le sol en avertissement, en se remémorant sa première rencontre avec Meduse. Une rencontre qu’elle ne regrettait pas. Une rencontre qui l’avait tant marquée.

Les mots de Meduse la ramenèrent au présent, et c’est avec attention qu’elle fixa son amie qui lui parlait, evoquant ses sœurs et la verité sur sa condamnation. Une verité qu’au fond, elle non plus ne connaissait peut être pas. Ce qu’elle savait était il la verité ? C’est avec douceur qu’elle prit la parole, penchant la tête pour profiter du contact que Meduse lui offrait de la caresse d’une main fine. Et si elle gardait le silence, ne posant pour l’instant pas de questions pour le moins intrusives c’était bien qu’elle sentait que l’amie n’avait point terminée de parler. D’autres mots vinrent, et une colère sourde gronda en la déesse, une colère interieure destinée à elle-même. Ses mots avaient ils leurés la Gorgone, la poussant à penser si peu de leur amitié ? « Non. » Après quelques instants elle pu reprendre la parole, d’une voix toujours douce et posée, sa main venant chercher celle de son vis – à vis que son regard d’acier ne quittait plus. « La compagnie que j’ai trouvé en ces lieux est trop appréciable pour que je ne m’en débarasse. Et si jamais il me venait l’envie ou le besoin de partir à leur recherche, sois sure que je te convaincrais de venir avec moi. » Elle qui n’avait jamais vraiment eu l’habitude d’avoir des amis, était attachée à celle-ci. Assez pour la fixer encore, et au terme de quelques minutes, reprendre la parole. « Le secret de ta condamnation est il si terrible que ça, pour te ronger encore ? Je ne voudrais tu sais te forcer, mais la façon dont tu l’évoque me ferait penser que tu n’as pas tout dit. » Elle ne voulait pas la braquer, elle ne savait pas comment ça fonctionnait l’amitié. Mais la curiosité était forte aussi.

 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

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Elle se doutait Hel, que son statut de déesse puisse être compliqué pour Méduse, elle ne savait juste pas à quel point ? Elle s’en fichait peut être un peu, tout ce qui comptait pour elle sur le moment était d’être présente pour cette femme qui était devenue son amie, et qu’elle côtoyait depuis plusieurs siècles maintenant. Et tout ce qui comptait peut être était de ne pas la perdre, c’était quelque chose qu’elle ne pouvait pas se permettre, qu’elle ne voulait pas se permettre. Oui, elle s’était attachée Hel, et elle qui bien entendu voulait retrouver sa famille, si tant est qu’ils soient coincés dans cet enfer qui n’en était pas vraiment, dans cet endroit de ruine et de ciel obscur, ne voulait pas perdre non plus cette relation affective qui se bâtissait sans cesse. Alors elle avait été claire, la négation qu’elle venait d’employer était forte, mais son ton était doux aprés ça. Sa main tenait celle de la gorgone, velours et fer de la prise se melant tant elle voulait être cru. Elle ne voulait pas l’abandonner, pas maintenant, jamais. Elle ne voulait pas l’abandonner, et elle voulait esperer, songer à un futur où elles ne seraient pas separées. Qui pouvait savoir ce qui allait leur arriver dans cet endroit sordide et monotone ? Elle se faisait divinité protectrice, elle se faisait amie fidèle, elle découvrait des sensations qu’elle ne s’était jamais perdue, et cette envie de protéger, d’être présente, d’être simplement amicale peut être, était plus forte que jamais. Il y’eut un sourire auquel elle répondit, et bien qu’il fut léger, une lueur de douceur s’eveilla dans les yeux de la déesse.

Le calme ne dura pas ? Les assurances ne resterent qu’un temps suspendues dans les airs. Il y’eut une phrase, une perche peut être, et une question, et Hel fronca les sourcils alors que la main diaphane s’eloignait de la sienne, et que le regard cerueleen de la gorgone se perdait dans le sien et non plus dans ses yeux. Sa chevelure brune secoua dans le vent alors qu’elle laissait mieux s’installer son amie, ne la lachant elle jamais du regard. « Je ne t’ai pas tout dit.» Et si elle avait conscience, Hel, que cette conversation allait drastiquement changer leur relation, ces simples mots venaient de l’assurer dans cette idée. Je ne t’ai pas tout dit, ça voulait dire beaucoup, mais le regard glacial de la déesse des morts ne quittait pas la forme allongée qu’elle avait appris à apprecier. Elle ne jugerait pas. Pas encore. Pas sans savoir. Elle ne jugerait pas, et si elle ne se doutait pas de ce que la gorgone allait lui dire, elle savait au plus profond d’elle, qu’elle ne lui tournerait jamais le dos. Qu’était un mensonge quand son père lui même était dieu de ceux ci ? « Je t’écoute.» C’était simple et sobre, c’était un encouragement au milieu de cette tourmente. Et Meduse se lanca dans une histoire de verité et de jugement. Ce que Hel savait des gorgones était simplement ce qu’elle avait appris par le bouche à oreille, etait ce qu’elle pouvait savoir des rumeurs qui couraient quelques fois ? Elle ne savait pas tout, elle en savait assez. Meduse se tourna vers elle, sa main venant glisser sur ses joues fines, et c’est avec douceur et une determination renouvelée dans l’acier de ses yeux que Hel hocha la tête, sa main venant attraper celle de son amie. « Je te le promets.» Ses attitudes étaient une approbation suffisante, mais elle préferait sceller son assentiment d’une parole qui la rassurerait peut être. Puis plus un seul mot ne s’échappa des lèvres de la déesse, alors que Meduse se lançait dans une explication qui fit monter en elle une boule amère.

Meduse s’était levé maintenant, et Hel qui connaissait frasques des dieux et des hommes avait la sensation de savoir où ses mots allaient aller. Les mots furent la désormais, et si de son regard elle ne lâchait pas la silhouette de Méduse, c’est le silence qui pendant quelques instants accueilli ses propos. Subitement elle detesta les dieux. Certains avec elle n’avaient pas été tendres, son père était un honni et ses frères avaient été bannis des parties importantes du monde. Néanmoins aucun dieu jamais n’avait tenté telle chose. Peut être savait elle se défendre. Peut être était elle intimidante ? Peut être tout simplement n’était elle pas tombée sur tel monstre. Le silence ne dura pas, et dans une démarche lente et douce Hel se leva de la couchette, pour venir poser sa main sur l’épaule de Meduse, l’invitant peut être à se tourner. « Qui était-ce ?» Si la gorgone se retournait maintenant, elle verrait la colère et la determination dans les yeux de celle qui un jour l’avait sauvé d’un acte qui aurait pu être similaire, une colère dediée à ce dieu qu’elle ne connaissait pas et qui avait pris ce qu’il ne méritait pas. Mais elle verrait aussi la comprehension, la compassion, l’affection que Hel avait pour elle. Et si elle ne savait pas comment lui repondre, n’ayant jamais vraiment eu l’occasion de rassurer quelqu’un, n’ayant jamais vraiment eu l’occasion non plus de partager un tel secret, elle esperait que son contact, son regard, soient suffisant pour les mots qu’elle ne savait pas dire. « Tu méritais, et tu mérites encore tellement mieux.» C’était peut être une vision plus idéaliste du monde, mais au fond d’elle elle avait cette sensation que Meduse se sentait coupable, qu’elle avait merité ce qui lui était arrivé. Ce n’était pas le cas. Et si Hel trouvait le dieu qui avait osé faire ça, la detourner de ce qu’elle était, la faire douter d’elle, la rendre brisée peut être, elle s’assurerait de faire regner la justice. De ses frères peut être avait elle gardée un coté fougueux.

 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

Confidences

Les confidences étaient quelque chose auquel la déesse était quelques fois habituée. Les confidences des morts qui regrettaient ce qu’ils n’avaient pas pu faire lors de leurs si longues vies, les gens qui craignaient une revanche dans ton domaine. Et maintenant, il y avait un autre type de confidence qui lui était offert, le récit d’une malédiction, le recit d’une horreur commise bien avant la fosse, et le sang de Hel se glaça tout autant que son ancien royaume avait pu l’être. C’était douloureux d’entendre ça. C’était compliqué. Compliqué parce qu’elle ne savait pas vraiment comment réagir maintenant. Est ce qu’elle devait lui laisser le silence, est ce qu’elle devait se taire et la laisser dire les mots qu’elle avait besoin de sortir. Elle n’était pas ce genre de personne qui pressait l’autre Hel, elle attendait que la confidence de Meduse se fasse en ses termes. Alors il y’eut l’offre d’une présence, sa main sur une épaule, un toucher et un regard quand Meduse se tourna, qui voulait dire bien plus que des mots. Elle ressentait Hel, ce besoin de proteger Meduse, ce besoin aussi de savoir qui lui avait fait ça. Les mots sortirent, Hel fronca les sourcils, mais c’est avec douceur qu’elle glissa ses doigts sur la joue de son amie. Le terme amie lui même se perdant dans l’intensité du moment. Poséidon le nom était donné, et la déesse des morts hocha la tête. Elle ne lui volerait pas sa vengeance, mais elle s’assurerait de l’aider à l’avoir autant qu’elle le pouvait. Elles étaient devenues inséparables toutes les deux, et Hel su à ce moment précis, quand les yeux de Meduse laisserent passer son ame pour rejoindre la sienne, qu’elle ferait tout pour elle.

Tentant de lui offrir la douceur d’un contact, d’une main sur sa joue tout aussi pale, Hel ne la lachait plus du regard maintenant. Les mots revinrent. Un Ce n’est pas tout qui lui glaça le sang. Ce n’était pas tout non. Et si Hel était persuadée que Meduse meritait bien mieux qu’un dieu voulant assouvir quelques désirs charnels, elle ne s’attendait pas à la suite, à l’histoire d’une malédiction, à une déesse jalouse ou outrée ? Sa main se stabilisa sur la joue de son amie, de l’autre elle serra le poing, son regard acier plus glacial que jamais, comme un iceberg terrible. Athena déesse de la sagesse mais à l’esprit vengeur ? Fourbe. Machinalement quand Meduse parla des serpents qu’avaient pu être ses cheveux, Hel alla y glisser ses doigts, esperant que l’acte ne soit pas dérangeant, tant il semblait pour elle si naturel. « C’est cruel. » Elle prenait soin de laisser les mots creuser un sillon dans son être, imbiber ses pensées. Elle faisait attention à ce qu’elle allait répondre, à ce qu’il fallait dire. Mesure bougea pour retourner s’asseoir et Hel la regarda quelques instants. « Comment ne pas le comprendre quand les dieux n’ont été qu atroces et cruels envers toi ? » Doucement la déesse revint elle aussi vers l’espece de canapé, attendant quelques instants avant de s’y asseoir. « Je suis si désolée de tout ce que tu m’apprends. Je suis si désolée que tu ais eu à subir cela, et à le garder pour toi. » Cherchant à plonger son regard dans celui de la gorgone, elle vint attraper sa main avec tendresse, et détermination. « Et si je comprends ton désir que personne ne le sache, je t’assure que je n’en dirais mot. » Un index caressa doucement la main qu’elle tenait, et a nouveau elle chercha son regard. « Mais une chose est sure Meduse, tu ne méritais rien de ce qui t’es arrivé. Je refuse de t’entendre le dire. Ces dieux ont joués de toi et meritent pour leurs actes d’être frappés par la justice.» Néanmoins le monde n’était pas juste, la justice ne viendrait peut être. Et Hel baissa les yeux quelques instants. Un silence etrange se tissant entre elles, alors qu’elle lachait sa main, et se mit à fixer les quelques ruines en face d’elle. « Je n’ai jamais eu aussi honte d’être une déesse que maintenant.» Et ces mots peut être voulaient tout dire. Elle qui tenait tant à Meduse representait pourtant cette divinité qui lui avait tant fait défaut. Si tous les dieux étaient ainsi que ceux qui avaient fait du tort à la gorgone, elle se detestait.

 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

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Des années passées dans un monde plus terne que les autres dieux, Hel en avait pris une certaine humanité qui si elle ne collait pas avec son statut qui quelque fois eut pu être qualifié de monstrueux, lui donnait un avantage sur le reste de son espèce. Hel était dotée d’une compassion qui ne sortait certes pas tous les jours, mais qui était la, existante dans son être tout entier. Elle n’était cependant pas que ça, tout comme elle n’était pas qu’une déesse, et était bien plus encore, ou bien plus différente. Fille d’un dieu honni, sœur de monstrueuses créatures qu’elle aimait plus que tout, peut être Hel au final était la plus à même des personnes de cette fosse de comprendre Méduse et ce qu’elle pouvait vivre. Ou peut-être n’était ce qu’un coup du hasard, un jeu que le destin s’était amusé à tisser, créant par la un indubitable lien entre deux êtres qui n’auraient jamais dû se croiser. Une chose était sure, désormais aux cotés de Méduse, la déesse des morts ne voulait plus jamais s’en éloigner. Avec elle, elle se montrait tactile, cherchant un contact que jamais auparavant elle n’avait cru chercher avec quelqu’un. Que signifiait il ce geste ? Cette main qu’elle glissait dans les cheveux de la gorgone et qui conservait son droit d’y être ? Que signifiait le fait que Méduse ne la repousse pas ? Elle ne s’en serait pas offensée Hel, le consentement n’était pas un sujet spécialement familier aux divinités, mais là encore, n’était-elle pas une divinité bien différente des autres ?  Le contact dura, puis il ne dura plus, et quand la gorgone se dégagea, Hel la laissa faire sans sourciller. Une façon probablement de lui montrer que jamais la déesse ne ferait quelque chose contre son gré, que toujours ses décisions, ses envies, ses choix seraient respectés par celle qui jadis tenait le royaume des morts. Un leger silence se fit, bercé par les mouvements de la gorgone et de son amie, s’installant à nouveau sur cette couchette fatiguée qui était leur domaine. Hel parla, elle comprenait. Et même si elle ne savait dire beaucoup, elle assurait son amie de sa présence, de son soutien. Le contact de leurs mains se fit a nouveau, aidant Hel probablement à dire, à faire comprendre ce qu’elle désirait, ce qu’elle ressentait.

Mais il y’eut d’autres mots, et une phrase plus que les autres fit se perdre la brune déesse dans les tourments de trop de pensée. Elle ne la trouvait pas naïve, non, quel mal y avait il a croire en la promesse de ceux qui avaient le pouvoir. Pourquoi mentir ? Pourquoi agir ainsi ? Ce Poséidon ne valait pas mieux qu’Odin ou Thor, ou même ces géants violents et ravageurs.  Mais elle valait elle mieux ? Déesse des morts ? Monstre quelques fois ? Guide des ames perdues et des déchets dont Odin ne voulait pas ?  Elle ne se permit pas néanmoins de lui murmurer que tous les dieux n’étaient pas les même, c’était peut-être vrai, mais la plupart donnaient la mauvaise image générale, et elle-même, elle seule, ne pourrait pas lutter. Le regard de la déesse se perdit dans le vide, sur les ruines dans le lointain, sur ce ciel qui ne changeait que rarement. Jusqu’à ce qu’une main ne vienne glisser sur son épaule, puis sa nuque, l’emmenant à croiser une autre paire d’yeux et a sa grande surprise la naissance d’un sourire magnifique. Elle étiat belle Meduse, ce n’était pas la première fois qu’Hel s’en rendait compte, mais plus que jamais en la voyant sourire cette pensée la frappa. Guère habituée néanmoins, elle resta immobile et silencieuse un temps, se contentant de pencher son visage sur le coté pour profiter de la caresse prodiguée à sa joue. C’était un moment intense, des mots étaient dit et des regards offerts, et si Hel eut envie de franchir quelques centimètres de son visage envers celui de la gorgone elle se retint néanmoins. Avec ce qu’elle avait vécu, il était hors de question de prendre sans autorisation ce qui pouvait se donner. « Je ne pense pas que ce soit de la naïveté tu sais ? Ce que ce dieu t’a fait était mal, mais cela ne te rend pas hermétique aux sentiments. » Elle ne savait pas si c’était juste, ce qu’elle venait de dire. Elle espérait juste, Hel, que cette montée soudain de sentiments ne lui fasse pas perdre cette amitié à laquelle elle tenait plus que tout. Elle espérait aussi que la main qu’elle venait à nouveau perdre dans ses cheveux soit douce et rassurante, loin de lui donner une impression de forcer quoi que ce soit.

 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

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Le contact de la main sur sa joue lui offrait une opportunité qu’elle mourait d’envie de saisir Hel. Elle qui avait tant vécu mais si peu également, se retrouvait désormais en face de cette gorgone qui lui inspirait davantage que de l’amitié. Elle n’aurait pas su mettre de mots sur ce qu’elle ressentait, car les sentiments n’étaient pas un domaine où la maîtresse des morts pouvait prétendre régner. Elle était libre Hel, l’avait toujours été, libre et seule. Terriblement seule. Mais n’avait elle pas choisi de l’être, elle avait été condamnée à gerer un cadeau empoisonné. En revanche désormais elle avait fait son choix, le choix d’une amitié, d’une présence qu’elle voulait de son mieux soutenir, et plus encore ? Et il s’agissait pour elle d’un cadeau plus précieux qu’un royaume, quelque chose qu’elle voulait cherir, et surtout jamais, ne faire fuir. Alors il y avait des hésitations, dans les mouvements de la déesse. Et Hel parla. Brisant le moment de caresses d’une maladresse verbale qu’elle aurait du prévoir. Elle aurait du se taire, c’est ce que ses frères lui disaient parfois, mais que connaissaient ils de la vie eux aussi ? Eux trois étaient perdus, et c’était avec Méduse que Hel se découvrait les joies de l’amitié, les joies d’un hypothétique plus qui manquait de se perdre ?

Les caresses cesserent, et Hel du reprimer l’envie si forte d’aller ramasser la main qui venait de la fuir. Devait elle le faire ? Devait elle laisser ce moment tomber dans l’oblivion ? Des paroles fermes vinrent ponctuer ce revirement de situation, mais cette fois la déesse ne voulait plus gaffer. Elle réflechissait, elle attendait, qu’importe que quelques secondes se fraient un chemin dans le silence. « Je n’en sais rien Méduse. » La déesse avait l’honneteté de reconnaitre ce fait. « Cependant je sais que je te fais confiance et que le destin m’a offert la chance de la réciprocité de ce fait, une confiance en moi que je ne veux briser.» Elle essayait, elle n’avait jamais été poétesse Hel, elle laissait ça aux grands hommes, elle n’était que cette femme qui guidait les morts dans l’autre vie. Cette femme maîtresse d’un chien monstrueux, et de créatures qui l’étaient tout autant. « Je ne suis la ni pour juger e ce que tu considererait être une erreur, ni pour murmurer à ton oreille de céder à toute tentation. » Sa main vint glisser à nouveau sur le bras de la gorgone. « Et tu le sais, je ne suis guère douée pour les verbiages, mais j’essaye de dire que je te comprends, et quelles que soient tes décisions, je serais toujours à tes cotés. » Je ne t’abandonnerais pas. Quoi qu’elle fasse, et quand bien même leur relation devait elle rester au stade de l’amitié et ne pas franchir le cap chargé de sentiments qui pesait sur elles ce soir.

 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

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En l’espace de quelques secondes l’ambiance avait drastiquement changée, et Hel se sentait plus que jamais désemparée. Est ce qu’elle avait dit ce qu’il ne fallait pas ? Est ce qu’elle avait fait ce qu’il ne fallait pas ? Comment est ce qu’elle pourrait faire si elle venait de briser la premiere vrai amitié qu’elle avait tissée par ses propres moyens ? Mais ce n’était pas simplement une amitié n’est ce pas ? Il y avait quelque chose d’autre enfoui sous la surface de quelques jolies paroles, et la déesse des morts n’était pas la mieux placée pour poser des mots dessus. Meduse ne l’était pas non plus. Et c’est ainsi qu’un vent de froideur se dressait entre les deux. Les mots étaient peut être de trop, les gestes ne l'étaient pas, et c’est avec douceur que la main de la déesse se posa a nouveau sur le bras de celle qui était son amie, celle qu’elle ne voulait voir partir. Les monts vinrent finalement, comme une promesse malhabile que des enfants auraient pu faire, mais une promesse qui avait bien plus d’impact, bien plus de profondeurs. Hel ne mentait jamais. Quand on était la déesse des morts quel besoin y avait il au mensonge, elle gérait l’au delà et ceux qui étaient coincés avec elle, elle n’éprouvait pas le besoin de leur mentir. Ou de les cajoler. La non plus elle ne mentait pas, quel intérêt aurait elle eu à ça ? Elle voulait garder Meduse à ses cotés pour aussi longtemps que celle ci la voudrait, et elle ne comprenait pas pourquoi elle ressentait cela. Etait-ce ainsi une amie ? Une amitié sincère ? Un cas lors duquel elle aurait tant apprécié d’avoir son père a ses côtés pour luiposer les questions qui pourraient traverser son âme. Mais il n’était pas la, personne n’était la si ce n’était elles deux, et il lui revenait de se débrouiller avec ses mots maladroits et ses promesses sincères.

Il y’eut une question, et les yeux de la déesse croisèrent ce regard perçant qui en d’autre temps peut être aurait pu être le symbole de sa perte. L'était-ce la encore ? Probablement en un sens. « Parce que je ne m’imagine pas ailleurs. » Cette reponse, elle n’eut pas à la penser longtemps, elle sorti naturellement, quittant ses lèvres dans une douce voix. D’autres mots ne tarderent à venir, et doucement Hel pencha la tête, une nouvelle fois, pour profiter de cette main qui touchait sa joue. Leurs yeux ne se fixaient plus, mais ceux de la déesse, pouvaient voir le chemin que prenaient ceux de la gorgone, et se mordant la lèvre elle aussi à son ton de voix, à la tournure que prenait cette conversation et que prenaient ces regards. Elle était en face d’une épreuve qu’elle ne se sentait pas capable de surmonter peut être, d’autant que les mots de Meduse en disaient tellement. « Je ne comprends pas tout non plus. » Et sa respiration se fit plus lente, comme un soupir rattrapé avant qu’il ne s’exhale totalement, quand la main vint glisser à l’arriere de sa chevelure, quand les yeux de la gorgone se poserent sur ses lèvres. « Mais je comprends qu’il y’a un lien, se tissant entre nous, et je comprends aussi… sa voix se perdit quelques secondes, devenant bien plus basse, plus grave que j’ai envie de cela, aussi étrange tout ceci soit il.» Alors avec lenteur, dans ce nouveau silence, la déesse des enfers du Nord, se pencha vers Méduse, prête à effleurer ses lèvres des siennes, alors que leurs souffles pouvaient à peine se meler. Il restait un pas à franchir, qu’elle hésitait encore, ne voulant pousser son amie dans ses retranchements. L’avait elle mal lu ? Avait elle mal compris ? Il suffit d’un mouvement maladroit pour que leurs lèvres finalement se frolent.
 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

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Qu’est ce qui avait fait que la déesse des morts, cette implacable justicière, se retrouve éprise de l’affection d’une gorgone, qui n’avait en ces lieux plus rien de monstrueux ? Etait-ce la sensation que deux monstres à leur manière ne pouvaient qu’aller ensemble ? Ou était-ce parce qu’elle avait connu cette femme sous le mythe, avant même d’en savoir plus sur les légendes, sur les rumeurs, sur ce qu’elle était censée être ? C’était simplement peut être parce que le destin les avait déposé ainsi, et si elle ne croyait pas vraiment qu’il y’ait un destin, ou du moins, si elle ne savait qu’en penser, elle pensait qu’en certaines circonstances, les choses se faisaient ainsi. Ainsi, elle restait ici, tel un bloc immuable, qui pourtant était parcouru d'émotions. C’était un paradoxe. Mentalement dure, elle flechissait mentalement sous les caresses et la tendresse, sous ce qui était sous entendu, et ce qui était dit aussi. Faible. Elle ne l’avait jamais été, que ce soit en face de ses frères qu’elle portait pourtant dans son coeur, ou en face d’Odin le tout puissant, père de toute choses. Et pourtant face à Méduse, avec l’ampleur des mots qui étaient suggérés, l’ampleur des émotions qui posaient un voile étrange sur leur conversation, Hel se sentait si faible, éprise.

Il y’eut un silence, une maladresse, et des lèvres finalement se frolèrent, avant de se raffermir. Une main se posa dans ses cheveux, tandis que la déesse posait une main diaphane dans le bas du dos de la gorgone, la rapprochant d’elle. Les lèvres étaient douces, la peau l’était tout autant, et le mouvement doux et ferme à la fois, fit entrevoir à Hel un gout du valhale. C’était un moment que le temps n’aurait pas, un moment volé dont elle se rappelerait toute cette vie, et même plus tard, sortie de la fosse, coincée dans une femme qu’elle ne connaissait pas. Plus tard oui. Pour le moment seul comptait ce baiser, seule comptait Meduse dont elle ne lachait que les lèvres mais pas le corps. Et le sourire sur les levres de la déesse glaciale était plus doux qu’il ne l’avait jamais été. Les yeux nimbés d’une envie qu’elle ne s’expliquait pas.

« La réciproque est vrai.» Et la glace fondait en face de la gorgone. En face de celle que jamais Hel n’aurait considerée comme un monstre. Mais elle était une innocente la déesse, malgré tout ce qu’elle pouvait représenter, elle se trouvait ingenue en face de telles actions. Perdue en face des mots qui venaient de filer des lèvres de la blonde. Des doigts glisserent sur ses levres, elle tenta de les embrasser. Ne te meprends pas sur nous. que devait elle en comprendre ? Ses yeux se voilerent d'incompréhension, ses sourcils se froncerent, et même si il restait le flou de cette affirmation, il y’en eut une seconde qui fila des lèvres de la glaciale. « Je ne demanderais jamais davantage que ce que tu peux offrir.» Une promesse. Un aveu de sa faiblesse vis à vis de Meduse, et doucement comme pour sceller ce pacte - en était -ce un ? réellement ? - elle vint déposer ses lèvres sur celles qu’elle désirait tant depuis qu’elles s’étaient separées, quelques minutes, quelques secondes ? une eternité plus tot. « Ce moment m’est précieux.» Lachant ses lèvres à nouveau, elle plongea ses iris d’acier dans les siens. « Tu l’es tout autant.» Ce n’était pas une déclaration, et ça sonnait étrange à ses lèvres. « Que veux tu ? » Et peut être qu’elle avait besoin, Hel, dans cette tourmente emotionnelle, de mettre des mots sur les choses ? D’avoir un guide. Meduse le serait elle ?

 

ft @Pandora Lucchese | Meduse. la fosse  — discussion entre amies.

Confidences

Il y’avait une limite qui avait été dépassée, comme une frontière à la quelle Hel aurait du faire attention, aurait voulu faire attention, mais qu’elle n’avait finalement pas réussi à respecter malgré tout, et si elle pouvait éventuellement s’en vouloir d’avoir franchi ce cap, elle ne trouvait pas en elle la capacité à le faire. Elles en avaient eu envie toutes les deux. Ce contact avait été on ne peut plus electrisant et l’espace de quelques minutes, elle voulait derober le temps au temps, pour creer une bulle qui ne soit que leur possession. Des mots étaient echangés, des gestes d’une infini tendresse étaient offerts, et si les mots n’étaient pas toujours justes, il y’avait des sourires, et quelques mouvements qui voulaient dire beaucoup. Des doigts se perdaient dans ses cheveux de jais, et d’autres venaient toucher à ces mèches aux teintes d’or. Ce n’était pas le moment d’offrir de fausses promesses, mais c’était le moment de clarifier des details, d’offrir des verités. Hel était perdue dans cette situation, elle qui jamais n’avait gouté à cette envie d’avoir quelqu’un d’autre. Oh, elle savait embrasser, il y’avait quelques dieux, quelques membres de son royaumes qui avaient goutés à ses baisers, ou avaient voulu plus. Elle n’y avait jamais mis du coeur, tant ils ne l’interessaient pas. Aujourd’hui, les lèvres de Meduse avaient été une surprise, une révelation, l’accomplissement des desirs de son inconscient.

Il y’avait des paroles presque mystiques, nimbées dans un mystère ou les complexités des êtres vivants qu’elles étaient. Elles n’étaient pas humaines. Elles ne partageaient ni la même race, ni les mêmes origines, et au commencement elles n’avaient été faites pareil. Mais les mots de Meduse la touchaient, faisant vibrer en la glaciale déesse une fournaise inextinguible. « Jamais je ne voudrais te blesser non plus. » et ses mots étaient tendres et doux, tandis qu’elle trouvait comme une nouvelle voix, ses doigts glissant sur le derme fin de son visage. Elle n’avait pas peur des gorgones, ou peut être, n’avait elle pas peur de celle ci. Pas peur du moins qu’elle lui fasse volontairement du mal. Pour le reste, il y’aurait des brisures, Hel n’en doutait pas, mais certains brisures valaient la peine d’être vécues, pour qu’un être s’en retrouve consolidé aprés. « Ne cherchons rien à définir, Meduse. Soyons ce que nous sommes, ce que nous désirons. Tout ce que tu évoques je le désires aussi, te découvrir, t’offrir tendresse et douceur. Mais jamais mon désir ne viendra mettre des chaines à ton être. Je ne serais pas ton entrave. » Ce qu’elle essayait de dire, ce qu’elle voulait au fond, c’était laisser les choses se faire sans qu’elles ne se posent trop de question. « Soyons nous même. C’est une voie que j’ai envie d’emprunter avec toi, et dont je ne crains pas la traversée. » Qu’importe ce que l’avenir donnerait. Qu’importe si il y’en avait d’autre. Si des gens jalousies viendraient, ou si la fin arrivait plus proche qu’elle n’eut du l’être.


 

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Confidences

Aprés l’acte, après ce baiser qui aurait pu les séparer, mais qui au contraire liait leurs âmes, il fallait que des mots viennent sceller leurs émotions, il fallait que des mots viennent mettre au clair tout ce qu’elles étaient, tout ce qu’elles voulaient. Il fallait toujours des mots, c’était une convention de ce monde, et on aurait pu se surprendre à apprécier un monde où le dialogue n’existait pas. Comment aurait-ce été alors ? Non, ce n’était la qu’un sujet de réflexion pour d’autres temps, d’autres lieues. Les mots de Meduse et de Hel se complétaient, et des promesses étaient faites. Tout ce qu’elle pouvait ressentir pour la Gorgone, Hel, et tout ce qu’elle découvrait, se découvrait ressentir, sur le moment, était fort et nouveau, mais ne serait jamais une entrave, ne serait jamais un sujet de conflit. Elle ne serait pas de ces amantes éplorées qui s’accrochent à l’objet de leur désir alors que celui n’aspire qu’à partir. Elle ne serait ni aliénante ni fragile, elle ne savait pas l’être Hel, elle ne connaissait que trop bien l’éphemère de la vie. Il fallait prendre ce qu’elles s’offraient et ne pas perdre du temps à questionner ce qui était quand il s’agissait de quelque chose qu’elles désiraient toutes deux. Les problemes de liberté étaient répetées, et la déesse hocha férocement la tête.

Leurs yeux ne cessaient de se croiser, et quand la main de la gorgone frôla une nouvelle fois la joue de la déesse, lui murmurant un compliment qu’elle n’aurait jamais cru entendre, celle ci se senti petite et humaine l’espace de quelques instants. Elle n’était plus la déesse des morts, elle n’était qu’une jeune femme en proie à des sentiments pour une personne radieuse. Elle ne voulait plus penser à ce qu’elles étaient, ce qu’elles redeviendraient peut être un jour. Elles n’y étaient pas. Comme Hel venait de le déclarer il fallait profiter du moment. « Tu l’es aussi. Je ne saurais jamais te convaincre peut être, mais tu es parfaite. Et magnifique. » Et pas seulement exterieurement oui, elle était de le transmettre, glissant ses doigts sur un bras fin, ses yeux passant sur son visage, un sourire doux et délicat ornant ses levres. « C’est une nouveauté, un inconnu. Mais avec toi il y’a cette sensation que cet inconnu est famillier. » Un nouveau baiser les prit, des lèvres rentrerent dans une douce collision, et leurs corps se rencontrerent à nouveau, tandis que curieuses et aventurières les mains de la déesse descendaient se fixer dans le creux des reins de sa compagne. Elle oubliait tout Hel, et son corps venait à brûler d’une ardente chaleur qu’elle pouvait assimiler au désir sans spécialement le comprendre. Il y’avait un implicite aussi, ce désir était offert ? Ce désir était il libre ? Et quelques secondes durant la déesse qui ne se sentait guère comme une, lacha les lèvres pourtant si attirantes de la gorgone pour lui murmurer une simple question. « Puis-je ? » tandis que ses doigts glissaient doucement sur son dos, frolant ses hanches avec une lenteur tendre. L’envie probablement de découvrir son corps d’une manière douce, sans jamais aller trop loin, n’irait nulle part si elle n’avait pas ce consentement, cette permission que d’autres avaient déniés à sa compagne, son amante ? quel mot la qualifiait ? Quel mot pouvait qualifier ce qu’elles ressentaient.


 

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