Nightshift. || Ft. Sterling

DATE D'INSCRIPTION : 28/07/2019

Nightshift.

Ft. Sterling Blütenstern

Ce n'est pas bien. Techniquement, il n'est pas encore mort. C'est bien pour ça que ce n'est pas bien. Et puis, que veux-tu dire par "pas encore"? On meurt tous un jour, non? Tu le sais mieux que quiconque. Ça ne répond pas à ma question! La pelle percute le sol. La terre tremble. Les vibrations se propagent. - Heeeey! - Une voix remonte des profondeurs. Ce n'est vraiment pas bien. Je n'aime pas ça plus que toi. Ne me ment pas ! ... Bon, ok, j'admets. Mais pour être clair, il l'a mérité. Se faire enterrer vivant en punition pour avoir partagé des informations? Pour avoir trahis la mafia, ouais. Le laisser suffoquer sous-terre me semble un peu exagéré. Je ne vais pas laisser crever-là!

Voilà ce qui s'est passé. Ivan ci-dessous, est enfermé dans un cercueil, sous une cinquantaine de centimètres de terre. C'est moi qui l'ai mis-là. Pourquoi? Parce que ce petit enfoiré est allé balancer certains détails à la concurrence. On aime pas vraiment les rats, dans la mafia russe, et ce pauvre type a eu moins de chance que les autres: je suis là pour m'occuper de son cas. La seule raison pour laquelle il n'est pas déjà dans un hôpital avec la moitié des os brisés, c'est parce qu'il n'a pas consciemment vendu la mèche. Et parce que ce n'était rien de réellement grave. Mais une leçon doit être donnée. De toute façon, il commençait à prendre un peu trop de confiance, et je n'aime pas qu'on discute mes ordres. Si j'avais su que tu exploiterais sa peur d'être enterré vivant, je n'aurais jamais utilisé mon don sur lui. Now look who's lying...

La nuit est fraîche. Minuit est passé. Il faut dire qu'on est début Novembre. Les explosions, c'est bon pour les affaires quand ce sont les nôtres. Et malgré l'ambiance morbide de la ville, nos journées ne s'arrêtent pas pour autant. Alors malgré les basses températures, je suis en t-shirt, noir, appuyé sur ma pelle et en sueur. Quelques traces de terre sur le visage. C'est qu'il en faut pour creuser ce foutu trou. - Je songe à te laisser-là toute la nuit, qu'est-ce que tu en dis? - Et sous terre, la voix s'anime de nouveau, me tirant un fin sourire. Au moins, ça a l'air de marcher. - Ou peut-être un peu plus. Rappelle moi combien nous a coûte ta grande bouche? - 12 000$. Combien de jours ça fait, 12000 heures?...

MESSAGES : 8 DATE D'INSCRIPTION : 01/11/2019

Une nouvelle journée de terminée.

Les feuilles se froissent sous le poids de tes semelles. Tu parcours distraitement le cimetière du regard, longeant les tombes avec une nonchalance nostalgique. Ton petit rituel quotidien. Armé de ton sac, une casquette sur la tête, tu t'apprêtes à rentrer chez toi pour profiter d'un moment de quiétude. Tu n'as pas grand chose qui t'attend, en dehors du travail. Un placard rempli de pâtes et des draps que tu n'as pas été assez responsable pour changer. Il faudrait également songer à passer l'aspirateur, un de ces quatre.

Le temps d'arriver chez toi et de faire les courses, voilà que tu rends compte que tu as oublié tes clefs dans le bureau du cimetière.

« Ah putain ... »

Soupirant lourdement, il est temps pour toi de rebrousser chemin pour retrouver l'accès à ton domicile. Au final, lorsque tu te retrouves dans le cimetière, la nuit a déjà lancé son voile sinistre au dessus des tombes. Tu n'aimes pas trop rôder dans les parages lorsque le soleil se couche. Le lieu adopte immédiatement une atmosphère particulièrement pesante.

Empoignant tes clefs sur le bureau, tu refermes la porte derrière toi. Tu comptes te diriger de nouveau vers la sortie lorsqu'un bruit étouffé t'interpelle. T'avançant discrètement dans l'obscurité, tu te frayes un chemin vers sa provenance. Plus tu t'en rapproches, plus les bruits semble s'apparenter à des cris. Plissant des yeux, tu discernes une silhouette dans la pénombre. Tu devrais très certainement fuir mais ton côté intrépide t'encourage plutôt à te rapprocher.

« Hé ! Je peux t'aider ? »

Tes yeux croisent le regard de cet homme qui ne travaille définitivement pas ici.

« Le cimetière est fermé, la nuit. » Tu l'avertis finalement.

DATE D'INSCRIPTION : 28/07/2019

Nightshift.

Ft. Sterling Blütenstern

D'après mes calculs, tu suffoquerais avant de mourir de soif. C'est bien. - Bien? Pas mal, en tout cas. J'essaye de le faire flipper, c'est tout. Le règne par la terreur n'engendre que la révolte. Je ne règne pas, c'est le boulot d'Irina ça. Moi, j'applique. Et si pour éviter de nouvelles conneries, je dois le faire pisser dans son froc, so be it. Il vaut mieux ça que lui arranger le portrait. Et le traumatisme? Un rappel de ce qui pourrait lui arriver.

Hé ! Je peux t'aider ? - Absorbé par la conversation mentale, je n'ai pas entendu ce gars-là approcher. Athlétique, fatigué, une casquette sur la tête et les mains usées par le labeur. Qui est-ce? Le fossoyeur. Il travaille ici. - Le cimetière est fermé, la nuit. - Je sais, je sais. J'allais partir. J'ai perdu la notion du temps, désolé. - Pars pas! Sors-moi de là! - Crie Ivan, sous terre.

Fuck.

Mon visage se ferme. Sa prise sur la pelle se resserre. Je pourrais toujours jouer la surprise, mais cet abruti hurle depuis tout à l'heure, et si le fossoyeur a pu approcher pendant que je cogitais, il l'a probablement déjà entendu. Mentir serait inutile. L'assommer? Non. Le tuer? Certainement pas! Pour un dieu de la mort, tu n'es vraiment pas arrangeant. Les dieux de la mort sont rarement des psychopathes sanguinaires. Nous ne sommes que des guides. C'est votre peur viscérale de l'Issue qui corrompt vos histoires. C'est tout. Plus tard, la philosophie.

La tranche de la pelle percute le sol, s'y plante avec force alors que je n'ai pas semblé vraiment forcé. Mes bras se croisent, mon regard jauge le jeune homme. Il n'a probablement pas plus de trente ans. - Ecoute. Je vais pas t'mentir, ça m'arrange pas que tu sois passé par-là. - De quelques pas, je me rapproche de lui. Mon ombre gagne en longueur. Qu'est-ce qu'il fout encore-là si tard? Le cimetière est fermé, je suis justement venu à cette heure-ci pour cette raison. - J'essaye d'apprendre une leçon à ce type. Il en a vraiment besoin. - Mon regard scrute le fossoyeur. Une fixation étrange, stricte et sans détour. Un trait froid et dérangeant. - How about that. Tu t'en vas gentiment, tu oublies tout ça. Tu rentres chez toi passer une bonne soirée au calme. Et quand tu reviendras demain, ce sera comme strictement rien ne s'était passé.

Et tu penses qu'il va te croire sur parole? Pour ce qu'il en sait, il pourrait tout aussi bien finir dans un autre trou. Ça ne prendrait pas longtemps à creuser, il le sait parfaitement.

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