Qu'est-ce que la richesse ne saurait acheter?

Le tic tac de l’horloge grand-père raisonne à travers le grand hall, dans lequel ils ont parqué tous les vendeurs de charmes. Le silence semble vouloir régner, alors que le brouhaha de la pièce d’à côté, trahi la présence des invités qui arrivent. Riches, hommes d’affaires, politiciens, médecins et bien d’autres; ils ont du dépenser une petite fortune pour assister à cette soirée privé. Franchement, Vera ne peut s’empêcher de se demander ce que l’argent ne peut acheter en Amérique. C’est tellement loin de tout ce qu’on lui a promis, de tous ces rêves absurdes qu’elle a pu se faire. Le rêve Américain? Franchement, ça n’était pas pour une fille comme elle.

Pauvre paysanne du fin fond de la Russie, elle avait grandit sans réaliser la chance qu’elle avait d’avoir une famille aimante. La richesse, ça ne vaut strictement rien. Il a fallu qu’elle en arrive aussi bas, pour le constater. Combien de fois a-t-elle rêver de pouvoir porter des tenues aussi tendances, de fréquenter des gens de la grande classe, et de goûter des alcools d’aussi bonne qualités? Si elle avait su le coût que cela exigerait, jamais elle n’y aurait même songé.

Vêtue d’une robe noire, un peu trop sexy à son goût; Vera respire profondément, histoire de se donner le courage qui lui manque parfois. Si l’habitude commence à peine à la désinhiber, elle ne prendra certainement jamais plaisir à devoir faire ce genre de travail. Si elle avait eu le choix, jamais elle n’aurait mis les pieds dans ce genre de soirée, du moins pas entant qu’escorte.

Sourire un peu faux plaqué sur le visage, ont ouvre enfin les portes pour laisser entrer ceux qui travaillent, comme elle. Son regard bleu s’est baladé sur quelques visages : hommes comme femmes. Sont-ils là de leur plein gré? Les a-t-on forcé à ce genre de vie eux aussi? Elle meurt d’envie de le leur demander, mais ce soir ce n’est malheureusement pas avec eux qu’elle est censé socialiser. Les individus commencent déjà à se mélanger, certains échanges des banalités, des gestes de rapprochement, ou encore un verre d’alcool.

La pièce est un grand salon confortable, des fauteuils et des tables y ont été installées, ainsi qu’un bar tout au fond. Au milieu, une table de billard attend que des joueurs y prennent place. La décoration est absolument divine et un escalier donne sur l’étage, où des chambres privées sont accessibles à ceux qui désir un tête à tête beaucoup plus intime. N’est-ce pas l’occasion rêver pour elle de choisir son propre client? Parce que normalement ont le lui impose et franchement ce n’est pas toujours des plus agréables. Se précipiter sur le premier venu, qui lui semble un tant soit peu sympathique : voilà son plan de match!

Alors qu’un serveur passe, elle s’empare de deux verres de champagne qu’il transporte sur son cabaret et s’avance alors vers toi. Un fils de riche, peut-être? Elle espère bien que ce soit le cas! Pourtant elle devrait déjà avoir compris qu’un jeune homme aussi jeune et séduisant que toi, ne peut être là que pour la même raison qu’elle. Elle te tend naïvement le verre de champagne, un sourire séducteur au visage.

«Je suis Vera, c’est un plaisir de vous rencontrez.»

Marmonne-t-elle, timidement et dans un fort accent, qui trahi son origine Russe.

«Etes-vous un invitez ici?»

Te demande-t-elle, espérant presque tu lui réponde par l’affirmative et qu’elle ne soit pas forcée de passer la soirée avec un autre type chauve et obèse.