Doing cocktails is not only a job, it's an art || Feat. Aldrin

Nous possédons tous cette chanson qui nous donne forcément le sourire. Celle qui nous fait hurler sous la douche, danser sous la pluie et faire un doigt d’honneur majestueux à la vie en général lorsqu’elle essaie de nous coller une très mauvaise journée. Cette chanson qui nous tourne en boucle dans le cerveau dès le réveil et clame haut et fort que cette journée sera une bonne journée, une excellente journée même. C’est un peu le cas de cette belle journée où je me suis levé semble-t-il du bon pied, plus que prêt à affronter les petits défis du jour même si je n’en doutais pas réellement à l’origine non plus. C’est donc tout sourire que j’ai débuté ma petite routine dans le rythme et la joie, préparant mon café, me douchant, m’habillant et dégustant un petit quelque chose avant de prendre une pomme et enfiler mes patins à roulettes. Plus agile qu’un patineur artistique, je me suis élancé dans les rues de Chicago en dégustant ma pomme et chantant cette chanson qui ne me sortait tout simplement plus de la tête. Ne tardant à arriver au club d’Alexei, aka mon boulot, se trouvant tout prêt de mon appartement. Une commodité à ne pas négliger qui m’avait permis de dormir un peu plus amplement en ce splendide matin avant de m’y rendre pour réaliser ma tâche un moindrement complexe de la journée. Enfin, la complexité ne dépendait pas réellement de moi. De mon côté, je savais ce que j’avais à faire. Je savais le savoir que je me devais de partager, mais je ne savais pas à quelle vitesse il allait être emmagasiné par mon petit élève improvisé et ça peut-être que ça devrait m’effrayer en un sens. Après tout, cet élève n’était pas n’importe qui. Il n’était nul autre que le petit frère de ce charmant patron que j’avais eu la chance d’observer en sa plus simple tenue et me faisait presque retrouver mon adolescence perdue depuis. Pas de quoi être fier de la chose mon bon Jack. Et si ce n’est pas la seule raison pour laquelle j’avais accepté sans la moindre hésitation d’entraîner le petit frère à l’art du cocktail, c’était assurément la chose la plus stressante que j’avais eu à réaliser depuis des mois. Et je peux faire beaucoup de choses hors du commun pour la majorité des gens en une seule journée. Boulot oblige.

Voilà donc la raison pour laquelle j’étais arrivé plus qu’en avance sur l’heure que je lui avais donné, profitant de la chose pour aller porter mes choses dans mon casier avant de me changer et enfiler mon habituelle tenue de travail. Enfin, mon habituelle tenue la majorité du temps à dire vrai. Pantalon noir, chemise blanche et petite veste sans manche ne faisaient donc pas tache à mes habitudes lorsque finalement je me suis dirigé vers le bar pour m’assurer qu’il était en ordre. Chantonnant toujours cette même chanson depuis le matin en installant les bases de petits mouvements de hanches que je ne retenais pas même, la gêne n’étant pas un concept auquel je me plaisais à m’identifier en général. Préférant amplement vivre les choses pleinement… et parfois simplement le regretter un peu plus tard. Toujours dans le rythme, je plaçais donc des verres sur le comptoir, déplaçant quelques bouteilles au passage et notant des recettes des cocktails les plus souvent commandés sur un bout de papier. Et malgré tout ceci, la véritable question restait de savoir ce que le jeune homme savait exactement avant de savoir ce que moi, si basique petit barman au sourire attachant, serait en mesure de lui offrir.

Tout ceci prêt, prenant une grande inspiration, je me suis installé sur un petit banc pour me verser un verre de rhum afin d’être prêt à lui apprendre la plus importante des leçons. Il ne nous manquait que l’homme du jour pour être en mesure de commencer. Objectif du jour? Ne pas merder devant le petit frère du patron histoire que ce dernier n’ait pas rapporter à son grand sexy de frère comme je peux être un boulet à l’occasion. Ce serait dommage tout de même de me faire montrer la porte après si peu de temps pour un tout petit accrocs non?