Partageons quelques instants entre nous. [ PV Pandora ]

C'était étrange ce qu'il se passait là. Méduse n'arrêtait pas de parler de liberté, qu'elles peuvent enfin faire de grandes choses ensemble. Elle semblait totalement ravie que la demoiselle se retrouve célibataire, même si au final, elle souffrait avec elle de ce cœur déchiré. Je t'avais dis de ne pas l'offrir au premier venu. De ne pas l'offrir tout court. Crois-tu sincèrement que ce genre de choses se calcule par avance? La gorgone ne répondit rien, laissant les minutes défilées. Nous pourrions aussi nous venger. Tu lui a ouvert les portes de ton enfance et de ton cœur. Nous pourrions faire en sorte de lui faire vivre autant de mal que ce que tu éprouves. Ne serait-ce pas une idée séduisante? Il suffit que tu suives mes instructions. «Non!» C'était rare que la jeune femme lâche le contrôle au point de parler à haute voix avec l'entité. Mais il était hors de question de s'en prendre à Gwenegan. Elle lui en voulait, elle sait que suite à lui elle revêtirait le masque qui avait toujours été le sien. Mais elle ne souhaitait pas le faire souffrir plus qu'il ne semblait déjà l'être. Elle n'était pas prête à laisser couler son venin envers lui. Elle se leva de son bureau en poussant un soupir, allant coiffer sa longue chevelure en un geste qui lui avait toujours fait du bien. Mais ce n'était pas assez en cet instant. À maintes reprises elle avait eu des crises de larmes, ne comprenant pas comment il avait pu entrer dans son cœur pour en ressortir aussi rapidement. Elle songeait de plus en plus à annuler tous ses rendez-vous de la semaine afin de rester enterrer chez elle...Ou d'aller chez son père, dans sa chambre, là où sa mère venait autrefois la visiter. Cela faisait tellement longtemps...

Comme toi d'ailleurs. Ses sourcils se froncèrent en voyant ton nom. Devait-elle accepter ta demande. Non. Pas encore un homme. La gorgone n'aimait vraisemblablement pas la compagnie masculine, c'était un fait. Finalement elle t'indiqua de passer, essayant de reprendre ses anciennes habitudes. Vous aviez l'habitude de passer du bon temps ensemble, et tu n'étais pas du genre à avoir des sentiments, à aller lui murmurer quoi que ce soit sous l'impulsion du moment. C'était clair avec toi. Il n'y avait aucun risque. Tu l'aiderais sans doute à retrouver ses atouts de femme détachée. Elle alla s'installer au piano, essayant d'utiliser son chagrin pour sortir quelque chose de mélodieux des touches. Elle était simplement vêtue d'un short noir et d'un chemisier framboise à courtes manches. Après quelques minutes de tâtonnement, un quelque chose s'éleva dans les airs qui ne vint pas aider son état. Elle ne put que se souvenir de sa première nuit avec lui, dans son appartement, quand elle le fuyait encore, ressentant que trop fortement cette attraction qui semblait aujourd'hui n'avoir été qu'un songe. Elle se détestait en cet instant de s'être laissée aller.

Couvert par la musique, elle ne t'entendit pas arriver chez elle, mais son regard croisa le tien avant que tu ne viennes l'embrasser sur la joue après l'avoir gentiment admonesté. La mélodie cessa, tandis qu'elle tenta de t'offrir un sourire. «Je vois que tu n'as pas changé.» Toujours aussi beau, c'était un fait, mais surtout cette aura presque trop optimiste pour ce qu'elle vivait présentement. Cela lui faisait drôle que tu viennes ainsi jouer avec sa chevelure. À dire vrai, elle se rendait compte que son corps n'était pas forcément prêt à se rapprocher d'un autre que de celui de Gwen. «Qu'est-ce qui t'a donné envie de me revoir Ethan?» Son ton était léger tandis qu'elle se levait, levant un instant les yeux vers les tiens vu que tu faisais quasi la même taille que le roux. «Allons nous installer dans le salon. Tu veux quelque chose à boire?» Elle espérait que ses yeux ne paraîtraient pas trop mouillés des larmes qu'elle avait versé durant sa mélodie improvisée. Une fois installés sur le canapé, elle poursuivit avec un léger sourire amusé. «Tu as vu que je n'étais plus avec Benji, avoue?» Elle te connaissait un petit peu, et savait bien que tu ne voulais même pas être son ami, vu que pendant deux mois vous n'aviez pas pris de nouvelles l'un de l'autre. Il n'y avait aucun reproche dans sa voix, au contraire, elle tentait de jouer, d'être dans cette légèreté qui vous avait déjà permis par le passé de vivre de bonnes soirées.

Elle alla vers son bar et fit couler doucement l'alcool. Elle n'était plus habituée à cette façon que tu avais de dire les choses sans détours, sans tenter de l'amadouer, ni même de la flatter. Il y avait quelque chose de totalement brute, trop peut-être par rapport à cette attraction qu'elle avait connu avec le chanteur. Elle se questionnait encore sur l'idée qu'elle avait eu de te faire venir...Vu que son corps ne semblait pas apte à se rapprocher et à faire ce qu'il savait si bien faire avec toi. Elle vint vers le canapé et te tendit ton scotch sec, amenant également le sien à ses lèvres afin d'en prendre une bonne gorgée et la laisser faire son oeuvre. Elle espérait que ses yeux pourraient ainsi trouver une certaine sécheresse plutôt que cet état d'humidité. Maintenant que tu étais là, elle ne pouvait plus se laisser malmener par ses souvenirs qui ne cessaient de revenir à son esprit. Elle s'installa, un coude sur le dessus du canapé, sa main tenant sa tête, tandis que l'autre tenait le verre. Elle plia les jambes également mais d'une façon plus féminine et moins ouverte que la tienne.

«T'étais malade? Le genre de maladie qui te garde chez toi une bonne semaine?» Au moins, cela a eu pendant quelques instants, le mérite de la sortir de son état post relation. Elle ne serait pas étonnée que toi aussi tu sois devenu un hôte, mais il était trop tôt pour en parler si tel était le cas. «Venir plus tôt?» Elle sourit amusée. «Je dois bien avouer que tu es un fabuleux amant, mais de là à croire que coucher avec toi peut tout faire oublier.» Elle te taquinait évidemment, mais cela permettait aussi de remettre les choses en perspective et te souligner qu'elle savait pourquoi tu étais venu ce soir. Certainement pas pour partager uniquement un scotch et qu'elle pleure sur ton épaule. À dire vrai, elle ne savait vraiment pas si elle parviendrait à être à la hauteur de tes attentes. Vous veniez de monde totalement opposé, mais surtout vos passions respectives ne se rejoignaient pas...Bien qu'elle a toujours trouvé impressionnant ton envie d'extrême, et jamais elle ne sembla avoir peur pour toi. Au contraire, elle s'est toujours montrée encourageante, voyant en toi ce que peu de personnes voulaient voir: la vie à l'oeuvre.

Pour le reste, elle termina d'une traite son scotch avant de le poser sur la table basse. C'était réellement ainsi que tu fonctionnais? Son regard vint trouver le pétillant du tien. «Tu n'as jamais été amoureux n'est-ce pas?» Évidence. Il était clair que cela n'avait jamais été ton cas. Ici, elle était bien aise que tu penses que ce soit Benji qui l'avait mis dans un tel état...après tout, cela restait un chanteur également. Elle n'avait pas envie que sa relation avec son artiste soit connue du public. Il resterait quelque part son amour secret, ce qu'il aurait du rester dès le départ. Pourquoi avait-elle soudainement voulu plus? Soudainement, elle se demanda si cela aurait pu continuer si c'était resté secret? Ou si Gwenegan allait jurer fidélité à son ex? Elle le fit disparaître de son esprit en ajoutant: «Je sais que Benji est déjà au bras d'autres femmes, mais cela ne veut pas dire qu'il est passé à autre chose, ou que je devrais faire la même chose...» En même temps, vu que tu étais là, c'était un peu le plan initialement... «Je suis désolée Ethan...Je voulais pas te faire déplacer pour rien, ou pour m'écouter. Je pensais que ça irait tout seul en te revoyant...mais je constate que je me suis trompée.» En cet instant, elle te laissait clairement la possibilité de partir si tu en avais envie. Il n'y avait rien entre vous à part une compréhension des corps. Pour le reste, elle devait sans aucun doute te paraître trop prise de tête, surtout en cet instant.

La question était étrange et même abrupte, mais cela avait été plus fort qu'elle. Savoir si toi aussi dans quelques temps tu allais entendre une voix. Que dans quelques temps tu sentirais que tu n'étais plus seul à l'intérieur de toi. Cela était déroutant quand ça te tombait dessus...la preuve, cela l'avait amené à ce premier soir avec le chanteur. À ce baiser qu'elle avait initié. À cette erreur car elle n'était plus maîtresse d'elle-même. Douleur. À la simple pensée de croire que leur relation avait été une erreur. Ce qu'elle ressentait était si vrai, si profond...Comment avait-elle pu se fourvoyer à ce point? «S'il t'arrivait d'autres symptômes dans les prochaines jours, promets moi de me contacter, ok? On a peut-être chopé le même genre de virus même si je n'ai pas fais de plongée sous-marine dernièrement.» Bien sûr qu'elle en avait déjà fait. Elle avait eu l'occasion d'expérimenter cela il y a plusieurs années, et si la destination s'y prêtait, elle appréciait pouvoir naviguer au fond des océans, là où un autre univers prend vie. Pour la suite, ton attitude accentua son sourire. Cela changeait des émotions qui la malmenaient intérieurement. Elle aurait du le savoir dès le début en vrai. Avec Gwenegan cela avait été de suite trop profond. Alors qu'avec toi, ça restait en surface, a croire que tu préférais sincèrement les profondeurs des mers, plutôt que celles des gens. C'était intéressant à constater en cet instant.

L'italienne n'était pas gênée par le luxe dans lequel elle vivait. Elle ne t'avait jamais posé de question quant à ton chez toi, n'ayant jamais tenté d'y venir non plus. Après tout, il était plus simple d'agir en ce sens et elle doutait que tu voulus lui préparer un repas ou quoi que ce soit de ce type. Vous trouviez ainsi votre compte tous les deux, mais bien qu'elle se doutait que tu ne vivais pas dans l'opulence, elle ne pouvait imaginer que l'argent vienne te préoccuper régulièrement. Les activités de son père cumulées aux siennes offraient la possibilité d'avoir un tel lieu de vie, mais également de donner régulièrement à des associations auxquelles elle tenait, ou encore de promouvoir des artistes qui partaient de rien. Elle tentait de faire un usage intelligent de sa fortune et savait qu'elle était chanceuse à ce niveau-ci. Mais l'argent ne faisait pas tout, surtout comme elle sortait de cette rupture amoureuse qui n'avait même pas été officielle. Quelque part, heureusement qu'il y avait celle de Benji afin qu'elle puisse en parler librement. Concernant sa remarque, elle ne fut pas étonnée que tu en ris avant de venir lui confirmer que c'était quelque chose qui t'était inconnu. En tant qu'artiste, elle vivait régulièrement des passions, même s'il ne s'agissait que de façon artistique. Elle avait bien du mal à imaginer que tu ne ressentes jamais ça. Du moins pour quelqu'un. «Je pense en cet instant que tu as bien raison. C'est une bonne chose...Mais j'étais comme toi avant et...ça m'est réellement tombée dessus, aussi cliché que tu trouveras que cela fait.» Son sourire tenta de s'agrandir mais ce fut difficile. La douleur sourdait au plus profond d'elle.

Ce fut ce moment que tu choisis pour la saisir par le bras et venir la blottir tout contre toi. Son cœur rata un battement, trop occupé qu'il était à se scarifier, il ne l'avait pas vu venir. C'est là que tu agis d'une façon peu commune, relevant son visage vers le tien afin que vos yeux se rencontrent dans un calme inhabituel. Aucune séduction ici, simplement un contact, un quelque chose que tu ne lui avais jamais offert. Cet instant disparu, tandis que tu la serras contre toi et qu'elle écouta avec un léger sourire avant de rire doucement à tes dernières paroles. «Je devrais être heureuse de ne pas être cette personne alors?» Elle leva son visage vers le tien, cherchant le joyeux de tes yeux, avant d'échapper à ton regard et d'en rire doucement. Naturellement, une de ses mains vint se poser sur celle qui la maintenant contre toi. «Moi qui pensais que tu n'avais peur de rien, ni de personne...J'apprends qu'Alexeï te fiche la trouille au point de t'obliger à rester avec moi ce soir..» Une autre plaisanterie, alors même qu'elle t'était reconnaissante de rester là, alors même qu'il t'aurait été facile de contacter quelqu'un d'autre de ton répertoire et ne pas avoir à discuter. Elle comprenait que ce n'était pas ton truc. «Jamais amoureux...mais n'as-tu jamais senti de passion au moins? Comme celle que tu ressens envers les sports que tu pratiques, mais pour une personne?» Une façon d'un peu mieux te connaître, car vous ne preniez pas toujours le temps de le faire.

Sans qu'elle ne s'en rendisse compte, la douceur du moment que tu lui offrais, amenait sa main à caresser le dos de la tienne. Ton corps contre le sien venait également détendre le sien. Elle se sentait tellement sous pression, tellement tendue...elle s'en voulait tellement dans le fond, qu'elle commençait à peine de se rendre compte qu'elle était progressivement entrain de se couper de tout le monde.

Une grippe. Un peu plus forte. Elle l'espérait réellement pour toi à cet instant. Se retrouver avec une personne dans sa tête n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable à vivre. Méduse ne riposta même pas à cette remarque, vu que la situation était tout aussi difficile pour elle. Tu n'étais pas de ce genre d'homme à faire des promesses. Quelque part, elle préférait cela. Aucune déception au programme. Même si elle espérait bien que tu aies entendu sa proposition si jamais une voix venait à se manifester. Tu n'allais pas t'appesantir sur le sujet vu que ce dernier pour le moment ressemblait uniquement à une simple maladie.

Était-ce également ce qui l'affectait désormais? Une peine d'amour. Pouvait-elle voir cela comme une maladie? Que le temps la ferait guérir? Qu'un nouvel amour pourrait être un antidote? Il était certain que tout était encore frais. Elle avait rencontré Gwenegan il y a quelques jours et ce dernier était totalement confus. Sous les conseils de la gorgone, elle avait décidé de percevoir son état comme une décision définitive. Parce-que ce serait plus facile que d'attendre quoi que ce soit de lui. Mais s'il revenait vers elle, comment réagirait-elle? Elle n'avait pas de réponse à cela, préférant encore une fois laisser cela au passé, même si son cœur était palpitant de douleur. Même si les projets qu'ils avaient émis se voyaient totalement avortés. Elle n'arrêtait pas de se dire qu'elle s'était perdue dans cette relation. Qu'elle avait voulu donner bonne figure, mais qu'elle s'était trompée de route. Mais blottie contre toi, était-elle à sa place? Blottie dans les bras d'un homme avec qui elle passait toujours d'excellentes nuits, loin des obligations d'un quelconque mariage, loin des photographes, juste de quoi s'offrir mutuellement du plaisir. Juste cela. Pas d'émotions compliquées. Pas de vœux. Pas de paroles d'amour. Juste du plaisir. Et de la légèreté. Celle que tu employais si bien en cet instant encore. Vos yeux se croisèrent et elle eu un nouveau sourire. «C'est trop d'honneur, vraiment.» Sa main continuait ses dessins sur la tienne. Un geste de tendresse dont elle avait sans aucun doute plus besoin que toi.

Son sourire se transforma en rire quand tu mentionnas Alexeï. Cela lui faisait du bien, oubliant un instant le poids sur son palpitant. «Je vois que tu sais reconnaître tes limites. T'es pas aussi fou que tu veux le laisser croire.» Encore une taquinerie. Tout cela n'était que ça de toutes les façons en cet instant. Jusqu'à ce qu'elle veuille en savoir plus sur ton rapport aux autres. Ton lien à cette passion que tu nourrissais dans les sports mais pas auprès de tes conquêtes à priori. Elle fut toutefois étonnée de ta réponse, comme si une personne pouvait remplacer ta passion pour l'extrême, ou que tout simplement tu n'avais trouvé personne qui pouvait comprendre cette dernière. «Un coup de soulagement?» Ton franc parler avait quelque chose de tellement brute par moment. «Donc tu venais te soulager ce soir, c'est ça?» Elle leva ses yeux azurin vers les tiens tout aussi envoûtants. La plaisanterie était encore à l'honneur, mais elle agit d'une façon spontanée, non calculée, déposant un léger baiser sur tes lèvres. «Je suis vraiment désolée.» Avant de se détourner et se détendre davantage entre tes bras, vu que tu t'installais plus profondément dans le canapé. «Je comprends que tu mettes ta vie en jeu...n'est-ce pas dans ces moments où tu te sens le plus en vie justement?» Elle n'avait jamais porté de jugement sur ta façon de vivre ou ta passion. C'est juste que ça a donné comme ça entre vous: vous faire plaisir. Au point qu'ici elle découvrait vraiment des parts de toi qu'elle n'avait pas la permission d'explorer habituellement. «Puis être avec quelqu'un n'est pas une finalité non plus...L'important c'est de se sentir bien dans sa vie je pense.» Des paroles sensées.

Elle ne s'attendait certainement pas à ce que tu lui proposes de te parler de cet amour. Elle se tendit quelque peu. Était-ce une bonne idée d'en parler? Qu'avait-elle à en dire surtout? «T'en parler?» Elle poussa un soupir, se sentant légèrement paumée face à ta proposition. «Je ne sais pas trop quoi t'en dire...À part que les choses ont été très passionnelles, peut-être trop...Je n'avais jamais ressenti ça.» C'était extrême entre eux. C'était inédit dans l'histoire de la danseuse. «Et cela s'est terminé tout aussi rapidement...Un feu de paille peut-être...Rien que ça.» Elle essayait d'atténuer les choses. De faire croire qu'elle passera rapidement à une autre histoire comme tu l'avais mentionné plus tôt. Elle vint serrer ton bras, comme voulant se rattacher à quelque chose. Le silence vous enlaça quelques minutes où les souvenirs de l'italienne lui revenait. Elle aurait tant envie de contacter le chanteur afin de prendre simplement de ses nouvelles. Mais Méduse décriait fortement cette idée. C'était à lui de s'inquiéter pour elle, et non l'inverse. Pour se sortir de sa tête, elle se redressa, attrapa ta main au passage afin que vous vous mettiez debout. «Tu sais quoi? J'ai besoin de danser! Et je suis sûre que ça te plaira plus que discuter, pas vrai?» Elle n'attendit pas ta réponse, avant de s'approcher de son lecteur de musique. Elle enclencha une de ses playlists et revint vers toi en commençant à danser, son corps se mouvant au rythme de la musique,

Un sourire. Pas que ça. Une amie. C'était vrai dans le fond. Même si pour le moment votre plus grande activité était de faire l'amour et de manger ensemble le petit déjeuner...Elle adorait voir que t'as bon appétit, surtout après avoir passé des nuits sans quasi fermer l’œil. Mais il y avait une vraie complicité. Ce n'était pas un simple échange de bons procédés. Elle l'avait senti. Mais c'était la première fois que tu le confirmais. La première fois que vous abordiez votre propre relation. Rien à voir avec la passion qu'elle avait connu avec le chanteur, et celle que tu devais connaître en mettant ta vie en danger. À ce stade, elle n'était pas entrain d'imaginer pouvoir être plus pour toi et inversement. Votre départ de relation vous avait conditionné à certaines places que vous n'aviez jamais conscientisés jusqu'ici. Et peut-être était-ce l'objet de votre rencontre de ce soir. Vous découvrir davantage. Mais aussi mettre des mots sur les relations qui pouvaient être présentes dans votre être. Ou celles qui n'existaient pas. Elle nota que tu étais très bien ainsi. Tu ne lui avais jamais paru malheureux, jouissant de cette liberté que tu avais. Un bref instant elle se demanda si une personne pourrait te faire voir les choses différemment. Te faire agir d'une façon risquée: t'engager. À ton stade, ce serait aux yeux de l'italienne ton plus grand risque...Si un jour elle apprenait cela, sans doute qu'elle te le glisserait à l'oreille. Mais pour le moment, la conversation s'oriente sur sa relation. Celle qui vient marteler son cœur. Celle dont elle a du mal à se départir. Trop tôt. Trop vif. La bague est rangé dans une valise. Celle qu'elle avait pris pour l’Italie. Elle ne comptait pas remettre les pieds à cet endroit de si tôt. Mais de ça elle ne te parla pas. La trouverais-tu soudainement plus audacieuse? Plus passionnée si tu apprenais ce voyage secret qu'ils avaient fait?

La discussion était close. Déjà elle dansait tandis que tu préférais sans te gêner contempler son corps, ses gestes, sont déhanché. Elle voulait se laisser avaler par la musique. Se laisser bercer parle rythme. Se déconnecter de tout ce que vous veniez de partager. Elle ne voulait plus penser au passé, mais continuer à explorer ce que tu lui offrirais de toi. Si tu le voulais bien. Non gênée par tes regards elle continuait à lever ses bras, ces derniers ondulant comme sa colonne vertébrales avec une lenteur qui vint sans doute te rappeler cette tristesse qui continuait de pulser à l'intérieur d'elle. Pourtant sa chevelure venait rappeler la sensualité donc elle faisait preuve, malgré la simplicité de ce short et de ce chemisier qu'elle portait. Enfin, tu t'approchas. Son regard se leva vers le tien, légèrement voilé, mais totalement sous le charme de tes deux saphir. Elle continuait à suivre le tempo, à laisser son corps frôler le tien. Te tournant le dos, elle te laissa porter tes mains là où tu le désirais, avant de s'éloigner de quelques pas, retrouvant sa liberté et t'offrant un sourire sincère, bien que toujours marqué par ce charme que la danse lui faisait automatiquement revêtir. C'était son métier, c'était un fait, mais tu pouvais voir que c'était avant tout son essence qui se manifestait là. Les minutes continuaient ainsi de courir, tandis qu'elle revint tout contre toi. Une part d'elle aurait voulu te demander de lui faire tout oublier. Cette part se tut. Méduse n'arrêtait pas de crier que les hommes ne faisaient que tout compliquer. Au lieu de parler, elle vint ainsi caresser d'une main ta nuque, descendant le long de ton bras tandis que son corps ne quittait pas le rythme de la musique.

«Tu ne vas jamais en boîte pour trouver tes conquêtes, avoue?» Elle voyait que tu n'étais pas le plus à l'aise, même si ton expression restait toujours agréable. Elle aimait ta capacité d'adaptation. «Tu attires toujours les femmes comme des mouches?» Juste à te montrer, sans rien avoir à faire? Elle se montrait curieuse parce-qu'elle l'était réellement. Mais aussi car elle n'avait pas non plus envie de rater une occasion de mieux te connaître peut-être...en évitant toutefois de parler de famille...si jamais tu viendrais à être curieux en retour.

Ton étreinte lui fait du bien. Cette fermeté. Cette sensation qu'elle pouvait se laisser aller et que tu ne la laisseras pas tomber. La danse n'était sans doute pas ton truc. Elle avait toutefois conscience de tes autres talents. Ayant déjà regardé tes vidéos. Ayant déjà été plus d'une fois impressionnée par cet aplomb dont tu faisais preuve. Cette folie. C'était ce que son père a pu lui dire quand elle avait osé parler des sports que tu pratiquais. Sans te mentionner toi. C'était plus prudent. Son père savait déjà assez - trop - de choses sur elle. Il ne fallait pas qu'il connaisse ton existence. Qu'il sache que lorsqu'il voyait ton nom sur le registre en bas, c'était car sa fille avait envie de s'oublier dans tes bras. Pourtant ça fonctionnait. Même si la mélancolie ornait encore un peu son regard, elle sentait que ce serait plus simple de se laisser guider par toi. Tu étais doué avec elle. Sans aucun doute avec tes autres amants aussi. Elle n'était pas en train d'imaginer que vous avez un lien spécial. Elle en était revenue de ça. Les liens spéciaux faisaient mal. Tôt ou tard. Elle ne voulait plus retomber là-dedans. Sans doute pourrait-elle te demander conseil? Ou simplement se laisser glisser dans ses ombres, une forme de solitude qui la rendait créative mais bien moins sociale qu'elle ne l'était jusqu'à présent. «Je savais que tu étais comme du miel pour les abeilles...En même temps ça se comprend.» Elle vint doucement caresser ton visage tout en te disant ces mots. Elle appréciait que ton étreinte se fasse plus prononcée. À croire que tu ne voulais plus la voir t'échapper.

Ton baiser que tu glissas dans son cou lui fit doucement fermer les yeux. Elle sentait qu'elle faiblissait tout contre toi. Elle sentait que son corps s'éveillait doucement, comme s'il sortait d'un coma de plusieurs mois. Étrange sensation que de se sentir réanimer progressivement. Tes mains glissaient dans son dos, et elle nota comme tu n'avais rien oublié de comment être avec elle. Cette lenteur l'aidait à se détendre, et quand tes yeux revinrent rencontrer les siens elle fut étonnée de ton affirmation. Cela la rendait-elle plus attrayante à tes yeux, qu'elle puisse attiser les regards? «Je ne m'en rends pas compte si tel est le cas.» Elle ne s'est jamais considérée comme une femme fatale. Son charme était de l'ordre de l'onirique, et tous les hommes n'y étaient pas sensibles. Après elle n'allait pas se plaindre. Elle a eu, et aura sans doute encore beaucoup d'hommes dans son lit. Mais à cet instant, ces saveurs sont bien fades. Et sans doute que c'est cette pensée qui vint soudainement ralentir son élan à venir t'embrasser. Tes gestes restent toutefois sensuels. Son regard ne lâche pas le tien, mais ton doigt sur ses lèvres lui donne envie de goûter à ta peau. «S'il n'y avait pas eu la danse...tu ne m'aurais sans doute pas remarqué...bien occupé avec toutes tes abeilles.» Un clin d’œil. Elle connaissait ta popularité, et tu ne te cachais pas de ton célibat qui te permettait tant de conquêtes. Naturellement, sans réellement s'en rendre compte, son corps se colla davantage au tien, ses bras venant encercler ta nuque. «Ça va te paraître bien philosophique mais...qu'attends-tu de la vie dis moi? Voyager? Plus de sensations fortes?» Quand il était temps de faire un deuil, il pouvait être naturel de se poser à nouveau ce genre de questions. Par ta réponse, elle espérait entrevoir ses propres réponses. Parce-que pour le moment tout était encore confus...

À part cette envie de t'embrasser, alors qu'elle revenait caresser ton visage. Finalement elle céda à nouveau à son désir de joindre vos lèvres. Un baiser plus intense que celui précédent mais empreint également d'une lenteur qui collait parfaitement à ce moment partagé. Quand vos lèvres s'écartèrent, elle murmura, ses paupières mi-closes, regardant vers le bas. «Tu préfères les hommes aux femmes?» Plus vif. Son regard l'était en osant à nouveau te regarder. Sa demande était bien entendu mue par la volonté de comprendre pourquoi le chanteur n'avait pas su la choisir...elle voulait se convaincre que cela n'était pas une question d'âme, mais de corps...

Essayais-tu de la divertir? Lui faire se rendre compte qu'elle en avait peut-être perdu un, mais qu'il y en avait d'autres des hommes pour elle? Si tel était le cas, elle ne s'en rendait pas réellement compte. Elle te trouvait plus flatteur qu'habituellement, mais toujours avec cette légèreté qu'elle avait appris à connaître de toi avec le temps. C'est ainsi qu'elle ne releva pas tes premières paroles. Les hommes pouvaient bien la regarder, elle avait su en profiter, et sans doute le refera-t-elle mais...c'était encore bien trop tôt, même si elle se surprenait de se sentir bien dans tes bras. Jamais elle n'aurait pensé que tu pouvais avoir ce genre d'effet sur elle. Le fait que tu n'attendes rien, plus même coucher avec elle en ce soir, devait jouer dans l'équation. Un sourire partagé fit jour suite à sa question sur le fait qu'il n'y avait eu que la danse pour accrocher ton regard. Tes mots sont alors troublants pour la danseuse qui ne se doutait pas que tu pouvais ainsi l'observer...Cela lui fit penser malgré elle à Gwenegan, et son regard flirta un instant loin du tien, tandis qu'elle parvint tout de même à murmurer: «Heureusement que je sais que les sentiments te sont inconnus.» Une façon de te dire que cela la touchait ces attentions que tu avais pu avoir envers elle.

Elle appréciait tes baisers, son visage se laissant aller sur ton passage, son regard se fermant toujours pour savourer, avant que ses yeux ne viennent se perdre dans les tiens en écoutant la réponse à sa question. À dire vrai, elle n'en savait rien. Tu semblais réellement comblée, les sensations des sports que tu pratiquais semblaient bien plus à même de ne pas te faire souffrir, que les émotions dont les artistes se servaient pour créer. À cet instant, le silence courut entre vous, tandis qu'elle vint caresser ton bras, avant de se perdre sur ta nuque, caressant doucement tes cheveux. «J'avoue qu'à t'entendre ma question perd tout son attrait...» Se prenait-elle trop la tête? En demandait-elle trop à la vie? «Quelque part tu as raison...ton bonheur ne dépend que de ce que tu peux t'offrir, et nullement de quelqu'un d'autre.» Méduse sembla en accord avec ces paroles et c'est la première fois qu'elle marqua un intérêt envers toi. «Merci de me rappeler cela.» Elle s'était montrée trop encline malgré elle à vivre une vie à deux...Son imagination l'avait porté trop loin et sans doute avaient-ils dit trop de choses...ses pensées revinrent à cette bague. Elle ne t'en parlera pas, simplement car elle ne savait pas qu'en penser elle-même.

Votre échange était tout en douceur, comme des vagues, lui faisant quasiment oublier la musique ambiante. C'est ainsi qu'elle te déroba un baiser que tu lui rendis en douceur, mais avec une certaine hardiesse en bruit de fond. Elle sentait de son côté son corps se détendre au fur et à mesure, et l'envie devenait plus présente encore de se perdre dans tes bras. Elle resta ensuite en attente de ce que tu pourrais lui dire, lui permettre de comprendre de cette attirance pour un sexe autant que l'autre. Ta réponse lui parut sensée, elle commença à hocher doucement la tête, avant que tu ne viennes ajouter une dernière phrase qui laissait la place au possible fait que d'autres peuvent réellement avoir une préférence. Tu ne cherchas pas à en savoir davantage, l'embrassant délicatement à nouveau, avant qu'elle ne se laisse aller dans cette étreinte, tandis qu'elle venait déposer son visage contre ton épaule. C'était en effet réconfortant. Ses mains ne pouvant toutefois s'empêcher de voyager dans ton dos en de lentes caresses. «Nos corps se complètent bien.» murmura-t-elle comme un lointain écho à ce que tu avais dis par avant. Doucement, elle se redressa, sans chercher à fuir tes bras, et ses mains vinrent se poser de chaque côté de ton visage afin d'accompagner le baiser qui suivit. Ce dernier fut long, suave, et amena une chaleur dans le bas de son ventre tandis que tu pouvais sentir qu'elle commençait s'abandonner à toi. Elle se doutait que ce genre de sensation n'était rien pour toi par rapport à ce que te faisaient vivre tes sports extrêmes, mais dans son cas, elle appréciait ce qu'il se passait là. Quand elle mit fin au baiser, c'était simplement pour venir embrasser ton cou, avant de murmurer à ton oreille: «Maintenant que tu es là...et que tu connais le chemin jusqu'à ma chambre.» Elle tentait de s'évader de sa mélancolie, venant t'offrir un regard amusé à ces quelques mots, avant de revenir te voler un baiser approfondi.