Folle Échappée [PV]

Des confidences sur l'oreiller. C'était réellement ce que cela était en cet instant. Il y avait une fluidité dans vos échanges que la ville de Chicago ne permettait pas. Mais ici, loin de votre quotidien, c'était de nouveaux horizons qui venaient étoffer votre relation clandestine. Parce-que vous aviez beau ouvrir vos cœurs, ils n'en resteraient pas moins cachés aux yeux du monde. Cette confession que tu lui fis, qu'elle était la seule femme la toucha irrémédiablement. Elle ne s'attendait pas à ce que cela soit possible. Aucune femme n'avait voulu de toi dans sa vie? Aucune n'avait su attirer ton attention, loin de ce premier amour? Et c'est là que lui vint une autre question, qu'elle glissa sans un soupir suite à tes baisers dans son cou: «Fais-tu une différence entre homme et femme dans ton cœur?» L'amour se conjugue-t-il dépendamment du genre. Peux-tu aimer un homme et une femme en même temps, simplement car ils ne sont pas du même genre? Jamais elle n'avait pu explorer cela avec un homme, ou même une femme. Alors ses questions pouvaient paraître innocentes, simplement car elle était novice à ce sujet, n'ayant pas ce genre de vécu dans son passé.

Vos lèvres se retrouvèrent ensuite langoureusement, tandis que le désir commençait à brûler son bas-ventre. Elle s'attendait à ce que ses caresses sur tes hanches t'amènent à te fondre en elle, mais au lieu de cela, elle accueillit ta nouvelle question d'un sourire: «Qu'est-ce que cela changerait dis moi si tu le connaissais?» Elle comprenait le fond de ta question. Elle entendait que pour toi cela revêtait une certaine importance d'être le premier dans le cœur d'une personne. Elle ne se voyait tout simplement pas t'avouer ses sentiments pour le moment, même si elle savait que ses regards parlaient pour elle. Sans compter cette bague qu'elle affichait désormais à son doigt, comme un rêve qui pourrait disparaître au réveil. À quoi pensiez-vous? À rien. C'était justement ce qui était dangereux entre vous à cet instant. Il n'y avait que leur alchimie qui parlait...ainsi que Gwen qui semblait soucieux d'échanger, comme si le temps allait vous manquer. «Tu l'as aimé? Cette personne?» Tu te confiais, et elle tentait au mieux d'être à l'écoute, ses lèvres frôlant ton cou, ses jambes glissant sur les tiennes, son bassin se faisant plus présent contre ton envie. Cela devenait de plus en plus difficile de résister.

«J'ai souvent été en couple...mais jamais plus de deux ans.» Une révélation qu'elle te faisait là. Elle n'avait pas l'habitude de parler de ses relations, peut-être car aucune, à part celle-ci, n'ait réellement compté. Peut-être car elle avait toujours revêtue un masque. «La majorité de mes ex ont eu peur de mon père...à moins que je n'ai pas su les aimer.» Les mots glissaient sans qu'elle ne tente de les retenir, au même titre que ses légers soupirs face au moindre toucher de vos corps. Pour cette fameuse relation, elle n'osa pas te dire qu'elle avait refusé les fiançailles...Qu'elle avait tout fait capoter. Tandis qu'avec toi, elle n'avait pas pu, simplement car la vérité derrière était toute autre.

Le sommeil l'avait recouverte en douceur. Il y avait eu des mots d'amour et une mélodie dont l'air lui échappait désormais. Il y avait toujours la chaleur de ton corps contre le sien. Ton odeur qui venait emplir ses narines et la rassurer de ta présence. C'était soyeux. C'était naturel. C'était bien loin de tout ce à quoi vous pourriez penser quand le soleil sera plus haut et que les doutes reprendront le dessus. Petit à petit son corps s'éveillait à la vie, mais elle restait encore bien ancrée dans son corps, dans ses sensations. Elle n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux pour profiter de toi. Elle n'avait pas envie de s'extraire de cette sensation de bien-être qui l'habitait entièrement à cet instant. Pourtant, un léger tapotement à la porte de la chambre lui fit ouvrir les yeux. «Miss Lucchese...Miss Lucchese?» C'était Maria. Son ancienne nounou qui s'occupait toujours aujourd'hui de la maison. Elle se redressa doucement dans le lit, croisant ainsi ton regard, te souriant, embrassant le dos d'une de tes mains avant de se glisser hors du lit. Les volets avaient été tirés donc elle n'avait aucune idée du moment de la journée. Elle attrapa sa robe de chambre en satin blanc, et attacha fermement l'attache autours de sa taille avant d'ouvrir la porte de la chambre et sortir pour parler à Maria. Cette dernière lui indiqua qu'Alberto était présent et l'attendait dans le grand salon. Elle s'excusait car elle avait voulu respecter l'ordre de Pandora qui était: ne pas être dérangée. La jeune femme calma la femme d'âge mûr désormais, pour lui dire que ça irait, qu'elle enfilait rapidement une tenue plus acceptable et viendrait lui parler. Maria s'enquit si elle pouvait faire quelque chose, s'empressant, quand la jeune femme réouvrit la porte de la chambre, d'aller ouvrir chacun des volets sans même te jeter un regard. La discrétion faisait partie des consignes.

Pandora referma la porte derrière elle et s'adossa à cette dernière. La chambre se parait se fin rayon de lumière de midi. Elle t'adressa un tendre sourire: «Je suis désolée, j'ai de la visite inopinée. Je vais aller m'habiller rapidement afin de le congédier, t'as qu'à prendre tout ton temps, d'accord?» Sans te laisser le temps de répondre, elle se dirigea vers une porte qui menait à son walk-dress. Elle disparut à l'intérieur et en ressortit avec des habits. Elle laissa glisser sa robe de chambre au sol, avant d'enfiler un bas en dentelle prestement de couleur bleu nuit avec le soutien-gorge assorti. Elle enfila ensuite un short court rouge, et était déjà entrain de se passer une chemise à manches échancrées d'un blanc doux. Ses cheveux restaient quant à eux en bataille après votre nuit et elle vint s'installer sur le lit munit d'une brosse. «Je prendrais une douche plus tard...J'espère que tu ne m'en veux pas trop de te laisser dès le réveil...C'est qu'Alberto a su que j'étais là et...» Elle poussa un soupir. «Et notre histoire a beau remonter à cinq ans maintenant, il ne peut s'empêcher de me visiter dès que je reviens ici..et vérifier avec qui je suis.» Le comprenais-tu à travers ses mots que c'était l'homme avec lequel elle avait eu sa plus longue histoire?

Elle te laissa faire, dénouer sa longue chevelure. Elle aurait aimé profiter plus longuement du geste, mais malheureusement elle était attendue et légèrement agacée par l'audace qu'avait toujours eu Alberto. Peut-être même que ce dernier avait su que Pandora était accompagnée, d'où son empressement à venir la saluer. Elle le détestait pour ça, pour savoir comment l'agacer. Mais après tout, peut-être était-ce de bonne guerre après lui avoir fait croire qu'un avenir était possible entre eux. «Tu sais bien que c'est impossible Gwenegan...De plus je sais me débrouiller seule.» Un rappel de qui elle était. Ne te souviens-tu plus votre première nuit? Celle où elle t'a demandé de ne rien attendre? Malgré elle, elle s'était montrée plus distante avec toi qu'elle ne l'aurait voulu, simplement car elle commençait à remettre le masque de circonstance. Celui qui lui a toujours permis d'évoluer parmi ses prétendants ou simples amants.

Elle te laissa ainsi dans la chambre et descendit avec grâce l'escalier qui menait tout droit au grand salon. Ce dernier possédait ce nom en raison de sa grandeur, certes, mais surtout car il faisait office d'entrée, c'est là qu'on accueillait les personnes qui n'étaient pas au préalable invitées. Alberto était habillé d'un costume trois pièces, très chic. Il était très classieux, aussi grand que toi, les cheveux bruns, le gabarit d'un homme qui prenait soin de sa ligne. Il se leva dès qu'il vit Pandora approcher, cette dernière lui offrant un franc sourire tandis qu'il vient naturellement la prendre dans ses bras. Une étreinte dans la pure tradition italienne, très tactile, avant qu'il ne se réinstalle et qu'elle fasse de même. «Que fais-tu ici Alberto? Tu te doutes que je suis occupée et que je n'ai pas de temps à te consacrer.» Elle était direct, ses coudes posés sur ses genoux tandis qu'il adopta la même position, comme apte aux confidences. «Je me doute Papavero (coquelicot), j'ai cru comprendre que tu es venu accompagné cette fois encore.» Son regard paraissait doux, mais il était certain qu'il se montrait possessif. «J'aime à faire visiter la Toscane que veux-tu, ce n'est pas quelque chose que tu vas me reprocher.» Il rit doucement, avant de venir se saisir d'une des mains de l'italienne. «Écoute, je suis désolé de venir t'importuner ainsi...mais j'aimerai te revoir. Cela fait plus d'un an qu'on n'a pas partagé un verre...et ces rumeurs sur toi et ce chanteur...est-ce lui qui est avec toi?» Elle retira sa main tout en se levant: «J'aimerai que ma vie privée le reste Alberto. Je ne comprends pas ce que tu espères de moi depuis toutes ces années...» Son regard dévia sur le côté gauche, avant qu'il ne s'approche encore d'elle afin de se saisir doucement de son menton et que ses yeux plongent dans les siens: «Je comprends que nous étions jeunes autrefois...que tu avais besoin d'expériences nouvelles. Moi aussi j'en ai eu besoin, tu avais raison mais...si tu m'aimes encore un petit peu quelque part en toi.» Elle recula d'un pas, son regard démontrant une certaine colère en cet instant: «Je ne t'aime pas Alberto. Comment peux-tu croire que cela a pu changer?» À l'expression de l'italien ces paroles étaient dures à entendre. «Va-t-en maintenant, s'il te plait.»

Il hésita, mais sa fierté venait d'en prendre un coup. «Ne crois pas que ce soit fini!» dit-il en se retirant, levant même un instant son regard en haut de l'escalier. A-t-il eu le temps de t'apercevoir? Pandora de son côté ne bougeait pas. Elle avait été obligé de se montrer si tranchante, car il ne voulait pas comprendre. Comment se faisait-elle qu'on puisse s'attacher ainsi à elle? Ses bras autours de sa taille, elle fit quelques pas dans le grand salon, échappant à ta vue, allant se poster devant l'une des fenêtres donnant sur le jardin et la piscine. Est-ce ce genre de conversation qui l'attendaient plus tard auprès de toi? Elle se le demandait.

C'était déboussolant de voir le passé frapper à sa porte. Pas qu'elle regrettait avoir dit non à Alberto, mais simplement car il lui rappelait qui elle a toujours été en réalité. Une personne incapable d'aimer ou encore de s'attacher. Était-elle entrain de se mentir à elle-même avec ces quelques jours avec toi pris sur un coup de tête? Bien sûr que tu te mens. Méduse ne ratait jamais une occasion de prendre la parole dès qu'il s'agissait de Gwen. La gorgone prenait un malin plaisir à dénaturer votre relation auprès de la jeune femme. Mais cette réponse ne satisfaisait pas l'italienne qui observait le jardin sans vraiment le voir. Elle ne voulait pas te faire vivre ses doutes, alors elle respirait à cet endroit calmement, sachant pertinemment que ça allait passer. Jusqu'à la prochaine tentative d'Alberto. Ce dernier avait fait en sorte de lui rappeler que tu n'étais pas le premier homme qu'elle ramenait ici...Mais ce qu'il ne savait pas c'était que tu étais le premier qui faisait battre réellement son coeur, au-delà des masques qu'elle avait l'habitude de revêtir. C'est là qu'elle t'aperçut dans le reflet. Un sourire se glissa naturellement sur ses lèvres tandis que tu l'enlaçais. Elle laissa échapper un soupir à te sentir tout contre elle, ne résistant pas face à ta douceur, et répondant à ton baiser en venant cueillir dans sa main ta tête pour l'accompagner.

Elle se retourna lentement, glissant entre tes bras afin de lover son corps contre le tien, vos regards plongeant l'un dans l'autre. «Tu as raison mia méta.» Un nouveau baiser, un nouveau sourire, avant qu'elle ne s'échappe de votre étreinte. Son regard portait encore la marque d'une certaine mélancolie. Elle se dirigea vers la cuisine pour retrouver Maria. Cette dernière demandait à la jeune femme si tout allait bien. Elle agissait comme une mère envers elle, et même si elle n'en parlait jamais, cela lui faisait du bien. Il y avait tellement peu de femmes dans son entourage. Comme si le décès de sa mère avait coupé quelque chose d'indéfinissable en lien au féminin. Elle revint enfin vers toi, toujours un sourire réservé sur le visage. «On va nous préparer un panier. On va un peu marcher en attendant?» Sa main se glissa dans la tienne afin que vous vous dirigiez vers l'extérieur. L'air frais et le soleil haut dans le ciel faisait un bien fou à la jeune femme qui s'arrêta un instant afin d'en profiter les yeux fermés. Quand elle les rouvrit, elle semblait un peu plus apaisée, et prit la parole: «Avant à cet endroit-ci, il y avait une balançoire.» Elle se déplaça, lâchant ta main et montra l'emplacement sous un arbre. «Mon frère adorait s'y balancer, toujours accompagné d'une nounou vu son jeune âge.» Elle avait envie de se replonger dans ces souvenirs-là, mais sans aller trop loin, sans arriver à la partie où ils délaissèrent Florence pour Chicago. «J'aurai souhaité qu'elle s'y trouve toujours mais mon père a préféré la retirer...» Trop douloureux pour lui. «J'en ferai sans doute poser une, si un jour j'ai également des enfants.»

Comme se rendant compte des aveux qu'elle te faisait là, elle changea de sujet en tirant l'attention sur toi. «Tu as des frères et soeurs dis moi?». Elle se réapprocha de toi, tandis que vous repreniez votre marche sur le terrain environnant la maison.

D'un côté, elle trouvait naturel que tu sois présent dans sa maison d'enfance. Mais d'un autre côté, avec la venue de son ex, elle avait la sensation que c'était inopportun. Que votre amour, votre relation l'était. Elle aurait pourtant tellement aimer y croire pleinement et sereinement. C'était pour cela qu'elle t'amenait à sa suite dans le jardin. Pour changer d'air, de décors, et vous croire libres de toute contraintes. N'était-ce pas une preuve suffisante qu'elle était à sa place avec toi, du fait de parvenir de parler de son passé qui lui pesait tellement habituellement? Quand tu lui demandas s'il s'agissait d'Alexei, elle se rappela qu'en effet, tu ne connaissais rien de sa vie, tu ne savais pas qu'il n'était pas son véritable frère. «Non, je ne parlais pas d'Alexeï.» Tu n'insistas pas, et elle en fit de même à cet instant. Elle en avait suffisamment dit, et n'avait pas envie de se laisser emporter totalement par la mélancolie. Voir tes cheveux roux refléter tant d'étincelles de feu sous le soleil lui faisait du bien. Elle te trouvait d'une beauté poétique, comme un homme qu'elle n'aurait jamais pu imaginer et avec qui elle partageait une intimité jamais imaginé. Il lui suffisait de se souvenir de cette fois au bar quand elle t'avait entendu chanter. C'était si loin désormais, maintenant que vos corps s'appelaient en douceur autant que vos âmes.

À peine eut-elle le temps de savoir que tu ne possédais ni frère ou soeur, qu'elle te vit venir déposer un baiser sur son ventre, avant de venir cueillir doucement ses lèvres. Son regard exprimait la surprise à sentir tes mains toujours plus bas, et elle était encore bien loin d'être surprise. Ses paupières papillonnèrent légèrement. Te rendais-tu compte de tes paroles? Un sourire timide étira ses lèvres, tandis qu'elle reprenait contenance comme elle pouvait. «Je ne crois pas pouvoir être une bonne mère pourtant tu sais...» rejeter ce que tu disais car elle ne savait pas comment accueillir tes propos. «Mais toi, je suis persuadée que tu rendras une femme..ou un homme» léger sourire «Plus qu'heureux.» Voulant contenir son émotion, ses lèvres trouvèrent à nouveau les tiennes, avant que son front ne se pose sur le tien, ses mains venant dessiner les arrêtes de ta mâchoire. «Que faisons-nous Gwenegan?» Tu comprenais le fond de sa question. Que faisiez-vous à ainsi vous projeter sans cesse dans un avenir qui ne peut vous appartenir? «Pourquoi imaginer ces choses-là est si facile alors même que...» Elle poussa un soupir. «que ce n'est pas la réalité.» Quand alliez-vous vous réveiller?

Toujours cette sensation d'être totalement ailleurs quand vous étiez ensemble. Elle avait beau craindre ses ombres, tu semblais inattaquable, toujours apte à la soulever, comme tu venais de le faire physiquement, mais également psychologiquement. Au-delà de ton amour, c'était ta foi qu'elle sentait battre dans ta poitrine. Cette croyance inextinguible que tout pourrait bien aller entre vous. Elle se sentait toujours à sa place entre tes bras, se laissant aller à ton étreinte, accueillant tes mots avec une joie qu'elle ne réussit pas à ravaler. «J'espère ne pas me tromper.» murmura-t-elle tandis que tu la reposais au sol. Ne pas se tromper en te tournant le dos. Mais elle avait aussi conscience que c'était trop tôt entre vous. Que tu pouvais lui dire tout cela, et tomber amoureux d'une autre personne encore. Ne lui avais-tu pas prouvé avec Dorian? Comment pourrait-elle croire que tu donnerais tout pour elle? Au bout de quelques semaines cela était facile, mais qu'en sera-t-il dans six mois? Son regard fut attiré par Maria qui vous prévenait que tout était prêt.

Tu lui fis alors une proposition qu'elle ne pouvait refuser et qui retira tout ombrage de son regard. «Tu as raison, faisons cela.» Profiter pleinement de toi sans plus aucune autre attente ou souffrance. Elle espérait bien réussir à faire cela. C'est ainsi que dans la voiture, elle se glissa tout contre toi, ses doigts s'emmêlant aux tiens. Tu étais loin du gendre idéal, bien loin d'Alberto et ses superbes costumes, mais tu possédais une douceur et un enthousiasme qui lui faisait du bien. Elle savait que sur scène tu savais être totalement différent, ou encore quand tu composais. Elle aimait toutes les facettes de toi, et pourtant elle était prête à les sacrifier.

Le pique-nique se déroula avec beaucoup de rires, de baisers et de chansons improvisées ou non. Vous aviez un naturel entre vous qui vous donnait la sensation que vous étiez fait pour être ensemble. À un moment, Pandora s'amusa même à danser pendant que tu l'accompagnais à la guitare et que ton regard flirtait avec le sien. Elle aimait comment tu la voyais, même si elle savait que tu ne voyais pas encore tout. Au soir, vous vous étiez un peu apprêter pour un souper romantique. La bague à son doigt était une promesse qu'elle voulait honorer plus les heures passaient, mais cela ne pouvait se produire pour le moment. Au final, les draps furent à nouveau froisser cette nuit-là, et le lendemain ne fut interrompu par aucun visiteur non voulu.

Ses yeux s'ouvrirent et découvrir le plafond, tandis que sa tête reposait sur ton torse. Vous aviez un peu bouger cette nuit, et en douceur, elle vint se lover contre toi, de profil, tandis que tu reposais sur le dos. Sa jambe s'emmêla à la tienne, tandis que sa main vint doucement caresser ton flanc. Amour interdit. Sans qu'elle ne sache pourquoi, c'était ces premiers mots qui lui revinrent en premier en mémoire. Était-ce pour cette raison que la passion brûlait entre vous? Parce-que ce vous n'aviez aucune raison d'être ensemble, si ce n'était en raison de cet interdit? Pourtant, l'attraction avait toujours été là les premières fois où vous vous croisiez au studio. Elle avait perçu tes regards, mais n'avait pas su les gérer, préférant ignorer. Elle se serra davantage contre toi, avant que de venir déposer des baisers sur ton torse, se redressant un peu pour se faire. Doucement, ses jambes entourèrent ton bassin afin qu'elle puisse venir embrasser ton cou, d'abord avec légèreté, ensuite avec davantage de profondeur, ne venant pas pour autant marquer ton cou, faisant attention à ne pas te laisser de trace. Finalement, ses lèvres retrouvèrent les tiennes, tandis qu'elle caressait doucement tes cheveux. «Bonjour» te glissa-t-elle quand tes yeux s'ouvrirent doucement.

Sa dernière relation sentimentale remontait à plus de six mois. Elle avait bien eu quelques diners qui s'étaient terminés au lit mais rien de notable. Rien qui ne lui ai donné l'envie de briser son célibat. Ce qui était étrange auprès de toi, c'est qu'elle n'avait pas à le faire non plus, alors même que votre relation à l'aide de ce séjour prenait une tournure toute en profondeur. Mais elle n'en avait plus peur. Elle connaissait ses responsabilités et la relation que lui prêtait la presse à Benji, et elle honorerait tout cela. Mais ici, dans l'intimité de sa maison d'enfance, elle en profitait pour s'occuper de vous. De son plaisir à se trouver dans tes bras, mais aussi de porter encore cette bague au symbolisme fort. Elle préférait ne pas penser à votre retour et à vos vies qui vous emporteront loin l'un de l'autre. Ce serait pour le mieux vu que vous étiez chacun en couple. D'ailleurs, elle était surprise que tu aies pu ainsi te libérer...elle ne t'a pas posé de questions sur Dorian pour ne pas venir voiler ton regard, comme tu ne mentionnais jamais Benji, alors même que tu lui avais appris être son meilleur ami. Vous préfériez être aveugles ensemble face à la réalité. Un positionnement comme un autre au final à ses yeux, tant que vous sachiez profiter de l'instant. Un sourire prit totalement place sur son visage en rencontrant ton regard et entendant tes premières paroles. Elle sentait que ton corps et toi vous réveillez, et elle savourait le moment, vu que la veille cela n'avait pas été le cas.

Elle se laissa aller sur le côté, vos corps se replaçant naturellement. «Fabuleusement.» Sa main se baladait quant à elle sur ton torse, dessinant du bout des doigts la clef de sol, son regard ne quittant pas le tien. À ta demande, elle se renversa sur le dos, son regard observant le plafond tout en réfléchissant, ses genoux pliés vers également vers le haut. «Cela va paraître un petit peu risqué, mais...» Sa voix était pétillante tout en restant très douce. Elle tourna son visage vers toi, malicieuse en ajoutant: «J'aimerai t'amener à Florence...Te faire visiter mes endroits favoris, dont des jardins où nous pourrions...» Elle tendit sa main, caressant tes lèvres comme une invitation à venir l'embrasser. «Je doute qu'on nous reconnaisse avec les tenues appropriées...» Elle avait envie de vraiment se laisser aller auprès de toi, ne pas craindre les paparazzis, vu qu'à priori personne ne vous savait ici. «Mais après, nous pouvons aussi rester à la villa...je ne veux rien t'imposer.» Son sourire était toujours présent, le visage tourné vers toi, ses cheveux éparpillés sous elle. Même si la luminosité était faible les volets fermés, elle distinguait les traits de ton visage qui semblaient parés d'une certaine plénitude. C'est ainsi qu'elle murmura: «Bellissimo.» Elle parlait de toi, il n'y avait aucun doute à avoir.