Folle Échappée [PV]

C'était réellement un rêve que vous vous étiez offert. Elle appréciait sentir tes baisers sur sa poitrine, son ventre, avant que tu ne reviennes la regarder avec des paillettes dans les yeux à sa proposition de faire quelque chose de risqué par rapport à votre situation actuelle. «Tu sais, le kit de la star en vacances: lunettes de soleil, chapeau trop grand...une casquette pour couvrir tes cheveux roux...» Des cheveux qu'elle trouvait magnifique, au même titre que le reste de ta personne, d'où ce compliment qui avait glissé naturellement entre ses lèvres. Un compliment qui trouva son égal entre tes lèvres avant que tu ne viennes tout contre elle, ses jambes s'écartant pour t'offrir plus de place contre son bassin tandis que vos lèvres se liaient d'un amour interdit. Une étreinte qui s'allongea, tandis que sa bouche recherchait la tienne, que vos corps semblaient encore épris l'un de l'autre, avant que tu ne viennes répondre par l'affirmative à cette journée qu'elle voulait vous offrir. Tout te montrer d'elle? Tout sauf sans aucun doute ce qu'elle cachait aux yeux de tous, ce qu'uniquement Alexeï et son père savaient car ils avaient été là, ils avaient connu sa mère et son frère.

Naturellement elle vint caresser tes cheveux quand tu te blottis davantage contre elle. Elle ne savait pas trop ce qu'il se passait en toi à cet instant, et ton murmure vint lui confirmer que c'était les mêmes ombres qui tapissaient ton esprit. Elle vint déposer un baiser sur ta tempe, tout en murmurant à son tour: «Le temps que l'on s'offrira je suppose.» Tant que vous voudrez l'un de l'autre il n'y avait pas vraiment de raison que cela se termine. Même si cette bague à son doigt lui faisait ressentir plus de choses qu'elle ne peut t'en avouer, elle espérait sincèrement en cet instant que rien ne pourra venir égratigner ce qui était en train de se créer entre vous. Elle souhaitait que cette escapade folle vous soit bénéfique, qu'elle ne soit pas un simple aurevoir, même si une part d'elle la percevait ainsi. Cela lui faisait drôle de constater que ce doute, qu'elle avait elle-même manifesté la veille, se retrouvait désormais entre tes lèvres. Comme si dès le départ, vous saviez que vous n'aviez pas le droit à ce bonheur. Quand tu te redressas, elle ne put que sourire au tien, avant de s'abandonner à ce nouveau baiser. Juste avant que tu ne te redresses, elle glissa: «J'aimerai connaître plus de matin comme celui-ci avec toi.» Des matins où rien ne vous pressaient. Tout simplement des matins. Pas une relation que tapie dans la nuit.

Elle se redressa sur le lit, assise, tandis qu'elle te regardait l'inviter sans plus de cérémonie à la savonner. Un sourire amusé apparu sur ses lèvres tandis que ton désir ne pouvait lui échapper. Elle se leva alors, les cheveux en pagaille avançant doucement jusqu'à toi, une main sur ton flanc, l'autre cueillant ton visage pour venir partager un langoureux baiser. «Vas-tu te contenter de me savonner?» Elle était clairement malicieuse, te devançant pour faire couler l'eau de la douche à l'italienne avant de se tourner vers toi, attrapant tes mains pour t'emmener sous la douche. L'eau tiède vint aplatir vos cheveux, tandis que déjà elle passait les bras autours de ta nuque, son regard plongé dans le tien, son corps épousant à nouveau le tien, tandis qu'elle plia le genou droit pour venir caresser ta jambe. Sans plus attendre, vos lèvres se trouvèrent à nouveau.

Ta passion. Ton romantisme. Tes rêveries. Tout. À cet instant elle voulait tout partager de toi. Elle voulait continuer à se réveiller avant toi et venir te réveiller. Elle voulait pouvoir être présente quand tu te mettrais au piano, mu par l'inspiration, et qu'elle pourrait tout simplement t'écouter. Elle n'avait jamais rencontré un homme qui vienne la faire vibrer à tant de niveau. Ce n'était pas qu'une question de feu qui s'allume en raison de l'impatience des corps. C'était une harmonie à toute épreuve, même à celle de rester incognito, de rester secret. C'était ce qu'elle croyait profondément tandis que le rêve que tu lui partageais - cette fuite, cette nouvelle vie - mourut dès qu'il sortit d'entre tes lèvres. Mais ce n'était pas grave en cet instant. Vous aviez encore une journée complète à partager, loin du monde et de la réalité. Elle vint se glisser dans la douche, se laissant porter, souriant à ta fougue dont elle ne se lasserait jamais, ses jambes entourant ton bassin. C'était une succession de baisers, de sourires, et même de rires. C'était à des années lumière de ce qu'elle se permettait de partager habituellement. Parce-qu'avec toi c'était complet, cela la comblait à tous les niveaux, cela ressemblait trop au paradis et elle n'était pas un ange pour le mériter. Le moment fut très doux, tu te tins à ce que tu avais dis même si elle aurait voulu encore t'avoir en elle. Au lieu de cela, elle te savonna également, et te laissa l'intimité que tu lui demandas afin de baisser tes ardeurs.

Cela lui permit de commencer à sécher sa longue chevelure en vue de s'apprêter pour cette journée à Florence qui vous attendait. Une fois sa chevelure moins humide, elle enfila une robe estivale lui arrivant à mi-cuisse. La robe était bleue marine avec des fleurs blanches en imprimé. Elle était entrain d'enfiler un bracelet quand tu lui parlas et qu'elle contempla ta tenue. Un sourire étira ses lèvres, s'approchant de toi afin d'embrasser doucement tes lèvres: «C'est parfait, même si je te reconnaîtrais entre mille même comme ça.» Heureusement qu'il en allait différemment des journalistes. De son côté, elle enfila également de grandes paires de lunettes, avec un chapeau très évasé. Elle ressemblait ainsi à n'importe quelle femme bien apprêtée, mais sans qu'on ne puisse certifier qu'il s'agissait bien d'elle. Elle retira les lunettes et le chapeau. Après tout, la première étape était d'entrer dans la voiture qui vous conduira en ville. Vous n'aviez donc pas besoin de vous cacher immédiatement.

***

Le trajet dura une bonne heure pendant laquelle la jeune femme te raconta certaines anecdotes relatifs à la région. Ces histoires, étaient ponctuées de longs moment où elle venait voler tes lèvres et te donnait la sensation de vouloir plus que ce que vous pouviez vous offrir.

Au final, la voiture ralentit une fois dans Florence, et vous pouviez contempler la ville à travers les vitres fumées. La voiture s'arrêta finalement aux abords de la cathédrale Santa Maria del Fiore. Pandora revêtit ses lunettes et le chapeau, te laissant le soin de mettre en place ton propre "déguisement". Une fois hors du véhicule, elle vint se saisir de ta main. «Je pense que c'est un des endroits incontournables de Florence...Surtout lorsqu'on est artiste comme nous.» Déjà ses yeux se levaient pour contempler le dôme. Doucement, elle commença à s'approcher de l'entrée, t'amenant dans son sillage. «Suite à cela, on pourra se rendre dans un de mes restaurants favoris, où on aura droit à un peu d'intimité avant...des jardins où on en aura encore plus.»

Elle ne sait pas le genre de vie que vous auriez ensemble. Mais ce qui était certain c'est qu'auprès de toi elle en exprimait plusieurs, notamment cette propension à toujours alimenter la passion qui était la vôtre. Tu pouvais lire dans son regard de l'amour, mais toujours du désir.

Une fois dans la cathédrale, sa main lâcha la tienne et elle fit un signe de croix. Un restant de son enfance ici même à Florence. Elle commença à marcher, laissant des souvenirs revenir à elle, son attention jamais très loin de toi. Elle n'était pas venue pour t'oublier, mais au contraire pour espérer voir dans tes prunelles des étincelles de joie.

musique

C'est frais. C'est naturel. Trop sans aucun doute pour une relation qui ne pourra être qu'avortée. Tandis qu'elle marche dans la cathédrale, son regard venant chercher le tien par instant, elle ne peut que regretter la promesse qu'elle a faite à Benji. Cette relation officielle qui n'est pas à l'image de l'amour qu'ils se portent. Bien sûr, qu'elle ne pouvait nier que ce dernier venait chercher une part sombre en elle, que tu savais par ta présence anéantir. Mais justement. Plus elle passait du temps avec toi, plus elle avait cette sensation que la vie pouvait être aussi douce. Sais-tu que depuis la mort de son frère cette idée n'avait pas sa place dans son esprit? C'était toi qui avait réussi à lui faire sentir cela dans ses tripes. Et votre séjour en Italie était à l'image de l'amour qui était le vôtre. Un amour secret et précieux que rien ne semblait pouvoir remettre en question. Après tout, vous acceptiez que l'autre fasse sa vie avec une autre personne. N'était-ce pas la preuve que vous possédiez là un amour libéré de toute possessivité et attachement? Ou simplement le destin qui se jouait de vos cœurs. Nier que parfois une douleur venait s'immiscer en elle à l'approche du retour à votre réalité ne lui était pas possible. Mais c'était elle qui avait instauré les règles du jeu depuis le début...comme une mise en garde contre le bonheur que tu pourrais lui offrir.

Elle avait vu du coin de l’œil que tu avais fait le signe de la croix. Par politesse peut-être? De son côté c'était par habitude. Sa mère avait été pratiquante, bien plus que son père, comme si elle avait cherché à prier pour deux connaissant le métier de son époux. Ils avaient formés un couple fort, un couple qui pouvait tout dépasser. En seriez-vous capable si la providence vous rassemblait véritablement? Avez-vous cette force en vous? Au-delà de l'alliance parfaite et magique que vous partagez, étiez-vous indestructibles? Si vous deviez être séparés, ce qui vous lie résistera-t-il? À cet instant, il n'en faisait aucun doute, même si consciemment l'italienne était loin de se douter de l'impact que tu avais sur son cœur. Contrairement à Méduse qui savait se divertir de cette visite dans son pays d'origine, mais qui continuait de t'observer d'un mauvais œil. Tout comme tu lançais des œillades vers Pandora qui n'hésitait pas à te sourire. Arrivais-tu à profiter entièrement de l'endroit? Ou craignais-tu le retour toi aussi? En réponse à cette demande, tes doigts s'enlacèrent aux siens et elle te suivit jusqu'à l'autel. Son regard exprimait à la fois une confiance sans borne et de la surprise, tandis que tu contemplais la bague avant de la lui retirer.

Elle t'observa aller rincer la bague, fronçant légèrement les sourcils en signe d'intérêt. Qu'avais-tu réellement en tête? Quand tu posas un genou à terre, son regard s'agrandit et son cœur s'accéléra. Toutefois, son regard plongea dans le tien. Peu lui importait le regard des quelques personnes qui se permirent de vous observer. Après tout, cela ressemblait à une demande en mariage, sauf que ce ne pouvait être totalement ça. Elle frémit à la bague qui reprenait ses droits sur son doigt, tandis que tes mots venaient signer un pacte invisible entre tous les deux. L'unique femme dans ton cœur, et que tu restes le premier quoiqu'il arrive? Même si elle venait à se marier avec un autre que toi? Elle ne comprenait pas les réelles implications de ta demande, mais ce qui était certain c'était ce «Oui. Je te le promet.» Qu'elle vint t'offrir en réponse. Sa spontanéité n'avait pas eu d'accro car tu étais véritablement le premier qu'elle aimait de tout son être sans hésitation. Elle retira ses lunettes, les glissant à son décolleté, tandis que sa main fit une légère pression sur la tienne afin que tu te redresses et qu'elle vienne se lover contre toi, fermant les yeux afin d'échanger un baiser d'une saveur fragile - face à l'avenir incertain - et en même temps profonde - en écho aux battements de vos cœurs toujours plus intenses.

Elle se recula doucement, tandis que le sourire des passants reprenant leur chemin dans le lieu sacré croisa son regard un bref instant. Bref, car c'est dans tes yeux que se perdirent à nouveau les siens. «Pourquoi une telle demande mia mita? Crains-tu que cela nous arrive? De nous perdre de vue?» Elle était sincère, et sans doute un brin soucieuse. Peut-être cela sera-t-il le plus simple que chacun continue son chemin sans croiser l'autre...Peut-être que sinon cela sera trop dur que de vous croiser sans pouvoir vous exposer? Il était trop tôt pour savoir ce genre de chose, mais entre tes bras, elle avait cette sensation que le reste n'aurait pas d'importance.

Hors du temps. Hors du quotidien. Tout vous éloignait de votre vie à cet instant. Pourtant elle voulait croire à cette demande, à cette promesse prononcée. Elle voulait croire que rien ne pourrait séparer vos cœurs même si vos vies s'en vont ailleurs. Mais est-ce réellement souhaitable? Cette bague à son doigt, vestige de tes ancêtres, n'était-ce pas trop d'honneur? L'unique femme dans ton cœur. Cela la touchait plus qu'elle n'en laissait paraître dans l'intimité de la cathédrale. Une intimité toute relative vu les curieux de l'amour autours de vous. Mais c'était ainsi qu'elle se sentait pourtant avec toi. Comme si rien ne pouvait réellement vous séparer. Comme si...C'était idiot. Vous étiez une promesse l'un envers l'autre. Comme si cette escapade venait vous prouver que la vie pouvait être si douce. Elle y croyait encore à cet instant, même si le temps filait déjà bien trop vite en direction de Chicago. Alors elle s'était permis de t'interroger, accueillant ta caresse sur son visage, après que vous ayez scellé vos mots par un baiser. Tes mots étaient empreints d'une vérité mordante. Le nom de vos petits-amis respectifs résonnant dans son esprit tandis que tu venais lui glisser vouloir lui laisser un peu de ce paradis que vous veniez de vivre à travers cette bague. «Il me faudra t'offrir quelque chose également alors...non?» Elle y réfléchissait déjà. Quelque chose de symbolique pour te dire à quel point tu marquais également sa vie. La douceur de ton baiser toutefois la sortit de sa tête pour sentir l'effet que cela provoquait dans tout son corps. Ses bras se serrèrent légèrement autours de ta nuque, avant que vos yeux ne retrouvent le chemin de ceux de l'autre.

Elle vint caresser ton visage accompagné d'un faible sourire. La tristesse commençait doucement à venir étreindre son ventre, mais elle tenta de faire bonne figure. C'est ainsi qu'elle remit ses lunettes sur son nez. Elle voulait éviter que tu vois cela en elle. Éviter de venir assombrir ce temps que vous aviez encore ensemble. Sa main se glissa dans la tienne afin de t'emporter hors de ce lieu de culte. Tu venais de lui faire là un magnifique cadeau, et même si tu ne distinguais plus son regard, tu pouvais le ressentir par la fermeté de sa main dans la tienne, mais aussi qu'elle continuait de tourner la tête vers toi, comme hésitante, avant de venir à nouveau t'embrasser langoureusement juste devant la cathédrale. Peu importait que vos lunettes se soient heurtées, apportant un léger sourire sur ses lèvres quand elle se recula: «Mon cœur n'a jamais aimé si fort.» te souffla-t-elle en italien. Elle t'était reconnaissante de lui avoir offert tout cet espace pour aimer. Profondément. Et elle regrettait déjà de t'avoir gardé à distance lors de votre premier baiser au studio...D'ailleurs, comment cela sera-t-il à votre retour? Il y avait quelque chose de trop définitif dans vos échanges depuis cette journée.

Vous vous réinstallâmes dans la voiture afin de vous rendre dans le restaurant dont elle t'avait parlé. Elle se lova à nouveau contre toi, enlaçant ses doigts aux tiens, tandis que les lunettes se voyaient déposées auprès d'elle. La clarté de son regard ne mentait pas quand elle reprit la parole: «J'ai l'impression que cette journée sonne comme un adieu...Est-ce réellement ce que tu désires?» Elle craignait ne plus savoir rester loin de toi, se demandant si ce séjour était une bonne idée. Ne vous étiez-vous pas trop rapprochés? Elle vint dessiner de ses doigts le contour de ton visage, son regard plein de douceur. «Je crois que l'avenir est incertain...et j'espère qu'il nous surprendra.» Après tout, tu n'allais pas te marier avec Dorian...la relation était jeune, tout comme celle factice qu'elle avait avec Benji.